Le contrôle des prix en France en 1940 a été institué peu après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939. Face aux défis économiques et à la montée des tensions liées à la guerre imminente, le gouvernement français de l’époque, dirigé par le Premier ministre Édouard Daladier, a pris des mesures pour stabiliser l’économie et prévenir l’inflation.
Le contrôle des prix était l’une de ces mesures, visant à limiter les hausses excessives des prix des biens de consommation et à prévenir une flambée des coûts pour les produits de première nécessité.
Cependant, ces mesures étaient parfois accompagnées de censure, principalement pour contrôler la diffusion d’informations sensibles et maintenir l’ordre public.
La censure dans le contexte du contrôle des prix impliquait plusieurs aspects :
La Restriction des informations sensibles : Les autorités pouvaient limiter la diffusion d’informations sur les prix, les pénuries ou d’autres aspects économiques susceptibles de provoquer la panique ou l’instabilité sociale parmi la population. La Standardisation des affichages : Pour éviter toute confusion ou interprétation erronée des prix, les autorités imposaient souvent des normes strictes quant à la manière dont les prix devaient être affichés, afin de garantir un affichage uniforme et clair. Le Contrôle de la communication commerciale : Les autorités réglementaient également la communication commerciale, y compris les publicités et les promotions, pour éviter toute manipulation de l’opinion publique ou toute incitation à des comportements contraires aux objectifs du contrôle des prix.
En résumé, la censure était intégrée au contrôle des prix comme un moyen de contrôler la diffusion d’informations économiques et de maintenir l’ordre social pendant une période de crise ou d’instabilité.
Tréno, dans le numéro du Canard Enchaîné du 1er Mai 1940 raconte comment la censure gouvernementale a interdit de discuter des problèmes de prix, imposant ainsi un secret absolu sur la question. Les commerçants sont empêchés d’afficher les prix, ce qui crée une situation comique où « la ménagère ayant fait ses achats doit bien savoir combien elle a dépensé. » Pourtant, l’affiche est bien à sa place, mais un énorme ‘Censuré’ y remplace les chiffres. » Il souligne les absurdités de cette politique de censure, mettant en scène des situations cocasses où « l’index sur les lèvres » des marchands indique le silence imposé sur les prix. Même les bulletins d’informations sont remplis de mots croisés à la place des cours des produits, comme le souligne le Canard. « Combien la livre de Bifteck aujourd’hui ? – Ce morceau-là, Monsieur, n’a pas de prix »