Le Canard enchaîné a vu la création, dans ses colonnes, de personnages devenus familiers, voire célèbres. Citons, par exemple, « le Bouif » de Georges de la Fouchardière, ou « l’ami Bidasse » d’André Guérin. Mais celui du « lampiste » est sans doute le plus fameux, car toujours utilisé.
Le lampiste apparaît pour la première fois dans le numéro 856 du 23 novembre 1932, à propos d’une tentative d’attentat ferroviaire des indépendantistes bretons de Célestin Lainé contre Edouard Herriot. Mais c’est le titre de l’article de Pierre Bénard, paru dans ce numéro 903 du 18 octobre 1933 qui va le populariser, avec l’expression: « faisons payer le lampiste » !
A la base, le lampiste est un modeste employé des chemins de fer, préposé à l’entretien des lampes. Il va personnifier le français moyen, sorte de bouc émissaire, à qui on demande de se serrer la ceinture toujours davantage, bref celui qui trinque à la place des nantis.
SP