Année 1995 du Canard Enchaîné complète et brochée
99,00 €
Année complète et brochée 1995. Grand in folio 57 X 36 cm, feuilles parfaitement massicotées à ce format – 52 numéros originaux / 416 pages –
IL est des moments où la marche du temps se confond avec la marche à pied. C’est en baskets et d’un pas décidé qu’une bonne partie du pays a vu l’année se terminer dans les vapeurs d’hydrocarbures des embouteillages de grèves.
Le terrain social est glissant, et, pour s’y être lancé non pas « droit dans ses bottes », comme il l’affirme, mais trop raide dans ses escarpins, le malheureux Juppé aborde le nouvel an sur les rotules.
Ses amis les plus chers en sont à lui souhaiter de passer l’hiver. Car l’homme qui débuta 1995 aux Affaires étrangères pourrait bien achever 1996 étranger aux affaires.
En d’ autres termes, le Premier ministre de Chirac, pour avoir fait si vite descendre le pays dans la rue et n’avoir pas su lui parler, risque avant longtemps de se retrouver à son tour sur le pavé.
Un déménagement de plus en perspective pour un homme qui tout au long de cette année, décidément très animée, aura beaucoup bougé.
De la maison Balladur à la maison Chirac, de la rue Jacob à la rue de Varenne, de Juppé I à Juppé II, il a sur son élan réussi l’exploit de passer d’une cote de popularité exceptionnelle à un niveau inouï de désamour, puis de désaveu. Le tout en un temps record !
Mais, soyons justes, si ce pauvre Juppé mérite sans conteste le titre de déménagé de l’année, il n’aura pas été le seul ! Ainsi son prédécesseur Edouard était à mille lieues de s’imaginer, l’an dernier à la même époque, ailleurs qu’à l’Élysée. Il ne se voyait en aucun cas relégué dans un garde-meubles du XVe arrondissement.
Vice versa pour son « ami de trente ans » Chirac ! Certes, ce dernier a toujours un peu de mal à se croire Président, et il se retrouve dans les sondages aussi bas qu’il l’était voilà un an. Mais, à l’époque, dès qu’il parlait de l’Élysée à l’Hôtel de Ville, même ses proches trouvaient qu’il déménageait complètement. Il est vrai que certains le pensent encore ; les gens sont méchants !
Si « Le Canard » a facilité quelques uns de ces déménagements, celui de Juppé comme celui de la famille du successeur de Chirac à la Mairie de Paris, il n’a pas pour autant oublié les autres déménagés de cette année très enlevée. Déménagement de Tonton, déménagement d’évêques, déménagement de Casques bleus, déménagement de ministres, déménagements en tout genre et à tous les sens du terme…
(…)
Erik Emptaz pour LES DOSSIERS DU CANARD N°58, décembre 1994
Livré avec 4 signets originaux
En stock
Les brochures sont réalisées par un artisan-brocheur, dans un très beau papier – Fedrigoni, dans la gamme Materica – 360 g, dont la fibre de coton procure un toucher incomparable, chargé en matière. Les couleurs crayeuses rappellent aussi les éléments : Terra Rossa utilisée pour les années paires, Verdigris, pour les années impaires. Ce papier est teinté dans la masse et fabriqué avec 40% de fibres CTMP, 25% de fibres vierges, 25% de fibres recyclées et 10% de fibres de coton. - Sans acide ECF – Ph neutre – certifié FSC -
Au centre de la couverture est enchâssée la reproduction fidèle du dessin de Lucien Laforge - un des tous premiers dessinateurs au Canard Enchainé - qui illustrait la pochette offerte aux abonnés de la première heure, soit ceux de 1916... la quatrième de couverture reprend le cabochon de cette même pochette d'origine, figurant un poilu lisant le "Canard".
Le dos est carré et collé, les plats sont souples avec rabats intérieurs. Tous les numéros sont solidaires et ordonnés suivant l'ordre chronologique, ils peuvent comporter quelques jaunissements au droit des anciennes pliures ou petites restaurations.
Les années reliées ou brochées du Canard Enchaîné sont stockées à plat et archivées dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Les journaux, préalablement à leur assemblage en volumes, ont été stockés à plat sinon pliés seulement en 2 (le pli est horizontal), donc sans fragilisation du papier ni jaunissement. Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, et présente souvent un jaunissement au droit des plis.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures).
Certains fascicules ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, au moyen de papier type Filmoplast, sans acide.
Les photos présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, sinon celles d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.