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Les crayons du Canard

Auguste de Pedrals y Mullol , dit Pedro

1904 - 1955

Sa participation au Volatile : 1923 à 1939

9 mars 1934 

par Pedro

Né en 1904 en Espagne, dessinateur, Pedro débuta à l’Humanité en 1920, avant d’entrer la même année à L’Œuvre, quotidien où il demeura jusqu’en 1940. Pedro collabora à des feuilles humoristiques (le Rire, aux Écoutes) mais plus volontiers à des périodiques politiques et satiriques : le Populaire (1921), le Canard enchaîné (1923-1939), le Quotidien (1925-1926), le Progrès civique, la République, Gringoire (1931), etc. De 1929 à 1932, il donna des dessins à l’Intransigeant.
Expose à l’Araignée, en 1926 il exposa au Salon des humoristes et, de 1935 à 1938, au salon Satire organisé par le Syndicat des dessinateurs de journaux dont il fut membre-fondateur. En 1935, il adhéra aussi à l’Association syndicale des journalistes professionnels, dont le secrétaire général était André Guérin, et le délégué général, Louis Latzarus. Couvre le procès Stavisky pour L ‘Œuvre; dessinateur parlementaire.
Illustre Jean Nocher, Emile Zavie.
Cependant, le dessinateur de gauche se mua durant l’Occupation en caricaturiste féroce pour la collaboration, épisodiquement dans Je suis partout (notamment en 1941), et régulièrement dans Gringoire, jusqu’en 1943.
A la Libération il se réfugie en Espagne, et reparaîtra plus tard dans la presse française (de 1947 à 1952).
Sa date de décès est incertaine.
Une superbe signature, toute en hauteur, alambiquée difficile à déchiffrer sur un excellent dessin très original.
A un trait vigoureux et typographique, Pedro allie un sens net et précis de la décoration. Ses illustrations sont autant de bois gravés et, après coup, je me demande à quoi ont bien pu, trente ans durant, penser les éditeurs, qui ont laissé aux journaux le soin de découvrir un artiste qu ‘ils auraient dû s ‘arracher.

 


CHEZ LES HUMORISTES
Le Groupe du Cadran
Paris, 29 mars. — (D’un de nos correspondants.) Depuis quelques jours l’arrière d’un cabaret parisien, « l’Embassy », est devenu le salon d’exposition du groupe dit « Cadran ». On y peut admirer d’excellentes caricatures dont les puissants du jour font les frais.
Mais comment naquit ce groupe du « Cadran » ?
Il y a longtemps déjà que les dessinateurs qui illustrent les pages de nos quotidiens cherchaient à se réunir, à se grouper.
— Nous sommes isolés, dispersés, disait-on. Nous ne nous connaissons que par hasard, au café… Toujours au hasard. Il faut, comme pour tous les artistes, la nécessité de nous serrer les coudes. Il faut en finir.
Une idée germa donc pour devenir bientôt une réalité bien vivante.
Et un soir, dans un petit café de la rue Louis-le-Grand, l’enseigne du « Cadran », les dessinateurs Pedro, Pol Ferjac, Henri Monier et N.-W. Grove fondèrent un groupe qui prit le nom de l’estaminet qui le vit naître.
— Nous serons vingt-quatre comme les heures du Cadran, décidèrent-ils.
Ils lancèrent un appel à quelques-uns de leurs camarades qui répondirent aussitôt : Présent !
Bib, Guilac, Michel Hubert, Roger Rey, Mickey, Cabrol, Pruvost, etc.
Emile, le garçon du Cadran les regardait avec inquiétude quand Pedro se leva :
Pedro, qui s’appelle aussi de Pedrals, est un catalan au profil racé et au regard droit. C’est un homme de cœur et d’action.. Il sait le prix de son indépendance gagnée à  coups de crayons  mordants et de spirituels.
Très simplement il dit:
— Nous fondons ce groupe d’abord pour exposer – ce qui est réalisé – ensuite, pour nous défendre contre notre destin aux inconnues multiples.
Il ajouta :
— Une devise sera nôtre : Ne pas se tirer dans les jambes et renvoyer l’ascenseur !
Vingt voix crièrent : Bravo ! et deux semaines après les caricaturistes accrochaient leurs œuvres aux murs de « l’Embassy ».
— Mais, demandez-vous, qu’est-ce que le « Cadran » ?
C’est un bistrot sympathique, tout proche de « L’Œuvre » et du Canard Enchaîné. Son plafond est patiné par la fumée des pipes. C’est un relais agréable, une oasis chaude l’hiver et fraîche l’été.
C’est aussi un café presque historique qui vit sur ses banquettes fatiguées s’asseoir des célébrités du journalisme, de la littérature, des arts… et de la politique.  des lettres, etc.
On y rencontrait Gustave Téry, Robert de Jouvenel, Charles Denessses, Canudo, tous quatre disparus…
Des écrivains célèbres : Pierre Benoit, Henri Béraud, Léon Deffoux, Jean Piot, Pierre Bénard. Des auteurs: Marcel Achard, Henri Jeanson, …. (…)
Auguste Nardy, Le Radical de Vaucluse, 29 mars 1932

Notes et références

Le Maitron

Dico Solo, Catherine Saint-Martin – Té.Arte –