Jules Rivet, né le à Vercoiran et mort le à l’Hôpital Necker dans le 15e arrondissement de Paris, est un journaliste français. D’inspiration libertaire, il fut secrétaire de rédaction du Canard enchaîné pendant les années 1930.
Il est journaliste au Canard enchaîné à sa création en 1916. En , il lance un feuilleton intitulé « La Fiancée du bolchevik ou le Couteau sanglant », qui accumulait les clichés véhiculés par la droite sur les communistes. Il fut l’un des animateurs du Canard enchaîné d’entre les deux guerres. Dans sa rubrique « Lettres ou pas lettres », il ne cessa de mettre en boîte le snobisme littéraire. Il affirma en 1929 à propos de l’affaire Oustric : « Un scandale qui ne scandalise même plus. On a l’habitude. »
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il écrit des articles dans Le Petit Parisien, devenu journal de collaboration. Il ne reviendra pas à la rédaction du Canard enchaîné, à la Libération, mourant 18 mois plus tard. Il est inhumé au Cimetière de Bagneux (puis transféré vers celui de Quincy-sous-Sénart).
Selon Léo Campion, dans son livre Le Drapeau noir, l’équerre et le compas, Jules Rivet fut initié franc-maçon le à la Loge France et Colonies du Grand Orient de France. Le même auteur le présente comme « anarchiste, franc-maçon et secrétaire de rédaction du Canard Enchaîné ».
Source : Wikipédia
Assis près de « La Fouche », le cou pris dans une lavallière, les flancs serrés dans une culotte de velours, voici Jules Rivet. Auteur d’un certain nombre de chefs d’œuvre dont La Vierge déshabillée, La Dame aux bas bleus, La Course aux plaisirs, A l’ombre des crocodiles en fleurs et une biographie extrêmement distinguée du général Cambronne. Anar jusqu’au bout des orteils, il hait les uniformes, ricane devant les décorations et refuse de considérer le chauffage central comme symbole de la société future. Mais on en fait ce qu’on veut avec du juliénas, des paroles simples, un coin de forêt ou un bout de rivière non navigable. Car il aime le vin, la vérité, la nature et la pêche. Au Canard, il assure, entre autres, la rubrique « Lettres ou pas lettres » où il étend à la littérature les principes que l’hebdomadaire applique à la politique. Autrement dit, il attaque les grands pour défendre les petits, ce qui le conduit souvent à déprécier les lettres et à célébrer le néant.
Sans être exagérément fier d’un prénom qu’il partage avec un César et trois papes, Jules n’aime pas qu’on le lui escamote, et lorsque Léon-Pierre Quint, le confondant avec son savant homonyme, lui écrit : « Mon cher Paul Rivet », il lui répond : « Mon cher Charles Quint. »
Jean Egen – Messieurs du Canard, p.73 – Ed Stock