MORISS (Maurice Boyer), signe aussi MO’RICE (Nîmes 1874-1963 Paris). Fils d’un chimiste directeur de laboratoire à Nîmes; monte à Paris pour dessiner. Se met au croquis humoristique dans un genre cocasse au style géométrique, pratiquant l’épuration du trait bien en avance sur son temps. Anime des pages en histoires-gag et histoires en images. Auteur de cartes postales, assiettes peintes, aquarelles; créateur de sketches et revues; illustre Rodolphe Bringer, Mouezy-Eon, et Jean Kolb. Un album « A vous la prose! » 1912. Sa renommée lui permet d’être parallèlement comédien, fantaisiste de music-hall, acteur aussi dans « Les vampires » de Louis Feuillade; célèbre, fréquente le Tout-Paris. Membre des Humoristes, expose au Gil Blas. Finit sa vie professionnelle comme metteur en scène au Théâtre du Petit Monde, ré-ouvert en 1949 et dont il animait les matinées enfantines dans les années vingt.
C’est un grand gaillard, au nez spirituel, aux yeux abrités d’un lorgnon et dont la silhouette, sans être aussi schématique que celles qu ‘il dessine, est d’un ensemble très caractéristique de ce qu ‘au music-hall, on nomme un vrai comique. (Paris Midi, 1912)
Les dessins de Moriss sont toujours littéraires en ce sens que leur souci démonstratif prime toujours la recherche artistique. La prose de Moriss est celle d’un dessinateur fort amusant. (G.de Pawlowski, 1912) — Moriss réalise la drôlerie mécanique des marionnettes qui parodient si curieusement la vie humaine. Son funambulisme s ‘impose volontairement. (Louis Morin, 1913) — Sous un dessin anguleux où les fonds à zigzags ont un cocasse à gros effet, Moriss place des légendes bouffonnes, qui ne « puent pas à I ‘huile et à la lampe » comme disait Montaigne, de rapides impromptus, inégaux mais sans prétention. (Francis Carco, 1921)
Source: Dico Solo, Catherine Saint-martin, Té.Arte.