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Good bye, mister William
29 janvier 1975

Le Canard enchaîné a la réputation d’être un journal de rédacteurs, de plumes, « auquel collaborent des dessinateurs ». Et des dessinateurs, l’hebdomadaire satirique en vit passer de fameux pendant son existence. René William Joseph Nolgrove (1901-1975), dit William Napoléon Grove ou simplement Grove, fut l’un deux.

Sa collaboration au Canard fut très longue: de 1923 à 1933 puis de 1944 jusqu’à sa mort. Dessinateur de grand talent, Grove simplifie son trait à l’extrême, pour ne conserver que l’essentiel et donner ainsi plus de force à sa caricature. De cette recherche naît une silhouette humaine très caractéristique.

Marcel Aymé, qui admire le talent de ce « grand novateur », écrit, dans un article de la Pensée Française: « Vers 1935, la caricature prend un nouveau tournant avec Grove. Dans ses silhouettes simplifiées à l’extrême, le visage et le corps ne font qu’un et c’est sans doute l’un des ressorts de sa force comique que la forme humaine, si délibérément affranchie du modèle, demeure expressive et soit aisément différenciée. Le style de ses caricatures est très personnel et beaucoup plus que ne le donne à croire l’apparente facilité d’une simplification aussi radicale ». Picasso l’admirait aussi.

Dans le numéro 2831 du Canard enchaîné du 29 janvier 1975, Gabriel Macé, rédacteur en chef, lui rend hommage: « L’homme William-Napoléon Grove est mort, le 26 janvier. Ça veut dire que nous ne reverrons plus que dans nos rêvasseries sa silhouette fluette de dandy, avec ses casquettes étudiées et son strict parapluie noir (né de père irlandais, Grove avait gardé de ses origines britanniques un faible pour le « fashionable »). Ça veut dire que nous n’entendrons plus que dans nos songeries ses rires goguenards, ses réparties farfelues et ses « tsitt-tsitt-tsitt ! », par lesquels il annonçait la contradiction, qu’il avait facile, quand on le rencontrait, la nuit, au coin d’un bar qu’il honorait de ses ardoises. Et nous avons perdu, nous tous, un sacré bonhomme ».

SP