Le pique-assiette selon André Ribaud –
Dans son article du 8 janvier 1975, publié dans Le Canard enchaîné, André Ribaud croque avec acidité la dernière lubie de Valéry Giscard d’Estaing : s’inviter à dîner chez des Français moyens. Une initiative présidentielle qui, selon l’auteur, frôle le ridicule.
Ribaud ironise sur ce président qui débarque « à la fortune du pot » pour une mise en scène de proximité, alors que « les Français en ont soupé » de ces gestes déconnectés de leur réalité. Il imagine Giscard, accompagné de son épouse, devisant sur des sujets sérieux à table, mais totalement imperméable aux vraies préoccupations populaires.
L’auteur pousse l’ironie encore plus loin en déclarant que « le président devra aider à débarrasser », tout en sous-entendant que cette mascarade est plus proche d’un spectacle aristocratique que d’un véritable échange. Ribaud compare même Giscard à un Louis XV moderne, jouant au réformateur éclairé, mais incapable de percevoir les fissures de la société.
Cette critique cinglante se termine sur une note sarcastique : ce « président populaire » finit par incarner non pas une République proche des citoyens, mais ce que Ribaud appelle un « État-bouffe ». Une manière savoureuse de pointer l’écart entre les gestes symboliques et l’action réelle.