Dans cet article publié dans l’édition du Canard le 1er janvier 1947, R. Tréno adopte un ton sarcastique et paternaliste pour feindre la critique de la volonté d’indépendance de Ho Chi Minh, parodiant ainsi le discours colonial afin de le tourner en dérision. Tréno commence par se moquer de l’idée que la France, pourtant connue pour ses idéaux de liberté et de droits de l’homme, pourrait simplement accorder l’indépendance au Vietnam. Il ironise sur la naïveté supposée de Ho Chi Minh, qui aurait cru aux enseignements français sur la liberté et la révolution.
Il met en lumière l’hypocrisie du colonialisme français, qui, loin de vouloir élever les peuples colonisés, cherchait plutôt à les exploiter. Tréno rappelle de manière sarcastique que pour être considéré comme « civilisé » aux yeux des colonisateurs, il ne suffit pas d’avoir des intellectuels et des techniciens, mais il faut aussi produire des armes et des technologies avancées.
En décrivant les conditions de vie en France après la libération, marquées par la pénurie et les difficultés économiques, Tréno souligne l’ironie d’un pays qui prétend apporter la civilisation et la prospérité ailleurs, alors qu’il ne parvient pas à les garantir à sa propre population.
Enfin, il conseille de façon ironique à Ho Chi Minh d’abandonner ses aspirations à l’indépendance et de se conformer aux attentes françaises, en échange de reconnaissances symboliques et d’honneurs vides de sens de l’administration coloniale. En faisant cela, Tréno expose le cynisme et les contradictions du discours colonial, tout en soulignant l’absurdité et l’injustice des revendications de supériorité et de bienveillance des colonisateurs.