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Des petits pois chez soi
25 décembre 1968

Le 25 décembre 1968, André Ribaud publiait dans Le Canard enchaîné un bijou de satire intitulé « Des petits pois chez soi ». En pleine période de fêtes, il prenait pour cible un « Roi » fictif, à peine voilé, incarnant les travers d’un pouvoir déconnecté, oscillant entre solennité pompeuse et décisions absurdes.

Avec un humour acerbe, l’article décrit ce « Roi », friand de petites phrases anodines mais grandiloquentes, proclamant : « Messieurs, on a toujours besoin d’un ministre chez soi. » Derrière ce trait d’esprit se cache une critique fine des priorités souvent futiles des élites, dans une France qui, en 1968, émergeait tout juste du tumulte de Mai.

Ribaud dépeint aussi une cour peuplée de figures caricaturales, comme le ministre des Bâtiments, alias « prince consort Murat », et le marquis « Mouve de Curville », maître des harangues vides. Ces portraits, à la fois hilarants et piquants, illustrent l’hypocrisie et la théâtralité d’une classe dirigeante bien éloignée des préoccupations du peuple.

Loin de s’arrêter à la satire, l’article bascule dans une méditation sur la solitude du pouvoir. Retiré à Colombey, ce « Roi » fictif médite sur l’année écoulée, dans un mélange de mélancolie et de ridicule. Une scène qui résonne comme un écho à l’Histoire : le désenchantement post-1968 et les illusions perdues d’un monde en quête de renouveau.

Aujourd’hui, cette chronique reste une pépite d’ironie et de clairvoyance. En quelques lignes, André Ribaud capturait l’essence même de l’esprit du Canard enchaîné : rire pour mieux réfléchir.