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L’assassin récompensé
18 décembre 1935

 L’Assassin Récompensé – Jean Galtier-Boissière, dans son article intitulé « L’Assassin Récompensé », critique vivement la politique européenne et plus spécifiquement française, dans le contexte de l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste en 1935.

Galtier-Boissière rappelle que depuis dix-huit ans, les nations européennes ont tenté d’organiser la sécurité collective, basée sur le principe que toute agression contre une nation verrait les autres nations se mobiliser pour défendre la victime. Ce principe fut mis à l’épreuve lorsque l’Italie attaqua l’Éthiopie, malgré les avertissements de la Société des Nations (S.D.N.). Cinquante-deux nations, à l’exception de l’Autriche et de la Hongrie, dénoncèrent l’agression italienne et commencèrent à appliquer des sanctions économiques contre l’Italie.

Cependant, malgré les promesses de Mussolini, la campagne militaire italienne en Éthiopie stagna. Les forces italiennes, confrontées à une résistance inattendue, se trouvèrent incapables de progresser significativement. Des actions brutales, telles que le bombardement de villes ouvertes et de civils, furent menées par frustration. En Italie, la situation économique se dégrada, et la lire fut dévaluée, ajoutant aux difficultés internes.

Au moment critique où les sanctions économiques semblaient pouvoir forcer l’Italie à abandonner son agression, Pierre Laval, président du Conseil français, intervint pour sauver Mussolini. Laval, en coopération avec le ministre britannique Samuel Hoare, proposa un plan de paix accordant à l’Italie la moitié du territoire éthiopien, malgré son échec militaire.

Ce plan, accueilli avec indignation internationale, fut perçu comme une trahison des principes de la S.D.N. et de la justice internationale. Laval et Hoare firent pression sur l’empereur d’Éthiopie, Haile Selassie, pour qu’il accepte ces termes injustes, menaçant de lever les sanctions contre l’Italie si l’Éthiopie refusait.

Galtier-Boissière utilise une métaphore mordante pour illustrer la situation : les autorités, au lieu de punir l’agresseur, lui permettent de voler et de tuer impunément, tout en réprimandant la victime pour sa résistance. Il accuse la diplomatie de Laval de trahir les valeurs de la France et de favoriser les intérêts de l’Italie fasciste au détriment de la justice et de la paix.

Il critique également les nationalistes français, les accusant de servir les intérêts étrangers. Il cite l’exemple du journal L’Écho de Paris, qui a publié la photographie d’un prêtre français ayant sollicité la citoyenneté italienne et saluant Mussolini à la romaine. Galtier-Boissière dénonce cette admiration pour le régime fasciste et la soumission du gouvernement français à Mussolini.

Jean Galtier-Boissière dénonce la duplicité et la faiblesse des dirigeants français et britanniques face à l’agression italienne en Éthiopie. Il critique la trahison des principes de sécurité collective et la politique de compromis qui récompense l’agresseur au lieu de le punir. Son article est un appel à la justice et à l’intégrité face à l’impérialisme et à la brutalité fasciste.