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La « piscine » prend l’eau…
18 septembre 1985

La « Piscine » prend l’eau…

10 juillet 1985 : le Rainbow Warrior, ancien chalutier devenu le navire amiral de l’organisation écologiste Greenpeace, coule dans le port d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Il s’agit d’un sabotage, qui fait une victime : Fernando Pereira, photographe. Comme le bateau s’apprêtait à appareiller pour gêner une campagne d’essais nucléaires dans l’atoll de Mururoa, les services secrets français sont immédiatement soupçonnés.

Dans le numéro 3386 du Canard enchaîné, Georges Marion essaie de faire le tri entre différents scénarios mais « aucun ne grandit l’image de la France éternelle ». Tâche ardue, d’autant que « les barbouzes de la « Piscine » (la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, dirigée par l’Amiral Lacoste) reprochent aux policiers français, par mépris des militaires, de refiler trop de renseignements à leurs homologues néo-zélandais dans leur enquête ». Reflet aussi de l’embarras qui existe au plus haut sommet de l’État et de l’affrontement entre Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur, et son rival, Charles Hernu, ministre de la Défense, commanditaire de l’opération, avec l’aval de L’Élysée. Budget de l’opération : 1,5 million de francs.

A Auckland, le commandant Alain Mafart et la capitaine Dominique Prieur, alias les « faux époux Turenge », ont transféré le matériel nécessaire depuis leur camionnette de location dans un canot pneumatique, où ont pris place 3 nageurs de combat (le pilote est Gérard Royal, frère de Ségolène !). Ces derniers placent 2 mines sous la coque, reliées entre elles et devant exploser à 5 minutes d’intervalle : la première de 5 kilos, contre le safran, est de faible puissance pour provoquer l’évacuation de l’équipage; la seconde de 15 kilos, près de la salle des machines, pour l’envoyer par le fond. A la première explosion, l’équipage quitte le navire qui prend l’eau. Hélas, le photographe est remonté à bord pour récupérer ses équipements photographiques et est tué par la seconde explosion.

Le 22 septembre, Laurent Fabius, premier ministre, finit par reconnaître que les services secrets français ont mené l’attaque du Rainbow Warrior. Charles Hernu démissionne et l’Amiral Lacoste est limogé. Rapidement arrêtés, plaidant coupables pour homicide involontaire, Mafart et Prieur écopent de 10 ans de prison (ils seront rapatriés en 1987 et 1988 respectivement).

La France devra présenter des excuses officielles à la Nouvelle-Zélande et lui verser 7 millions de $ de dommages et intérêts. La France paiera aussi 8,2 millions de $ à Greenpeace.

Après renflouement, l’épave du Rainbow Warrior fut remorquée et coulée au large, où elle fait désormais le bonheur de plongeurs sous-marins, pacifistes ceux-là…

SP