EXPEDITION SOUS 24H

ENVOI SOIGNÉ

PAIEMENTS SÉCURISÉS

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Claude Guéant a chaud aux FES
12 juin 2013

Claude Guéant fut l’homme le plus puissant de l’appareil d’Etat sarkozyste. Cet énarque (promo 69-71) fit une grande partie de sa carrière dans l’administration préfectorale. Il fut aussi directeur général de la Police nationale, directeur de cabinet de Sarkozy de 2002 à 2007 et directeur de sa campagne présidentielle en 2007. Sarkozy élu, c’est naturellement qu’il devient secrétaire général de l’Elysée, pendant 4 ans, et enfin ministre de l’Intérieur en 2011.

Le vent tourne avec la défaite de Sarkozy en 2012 et celui que certains surnommaient respectueusement « le Cardinal » se fait épingler dans le numéro 4833 du Canard enchaîné du 12 juin 2013 : « J’ai beaucoup amassé », confessait, sans rire, le 28 avril, Claude Guéant au Canard. Il justifiait ainsi les sommes en liquide et les factures payées en espèces trouvées chez lui lors d’une double perquisition. On comprend mieux pourquoi à la lecture des résultats de l’enquête administrative diligentée par Manuel Valls sur l’utilisation des Frais d’Enquête et de Surveillance (FES) au ministère de l’Intérieur entre 2002 et 2004. En 49 pages (et 41 témoignages), les 4 auteurs du rapport établissent que, de mai 2002 à l’été 2004, le directeur de cabinet de Sarkozy a palpé pas moins de 260 000 euros. Soit 10 000 par mois. Heureux Guéant ! Ce pognon, qui lui était transmis en liquide, était censé combler le trou laissé par les primes de cabinet, supprimées par Jospin à partir du 1er janvier 2002. Une opération illégale qui justifie la saisine du procureur de la République pour détournement de fonds publics.

L’ironie est que le Canard avait publié, le 7 mai 2013, une note, datée du 3 février 1998, signée par un certain Guéant Claude, détaillant soigneusement les modalités d’application de ces « FES ». Ces sommes en liquide, allouées aux policiers, peuvent « être utilisées pour le recueil de renseignements, la rémunération d’informateurs, l’acquisition de matériels… En aucun cas ces crédits ne doivent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire« . Autrement dit, il est interdit de les utiliser sous forme de primes occultes et de compléments de salaire.

Pour cette affaire, Claude Guéant fut condamné (après appel et rejet du pourvoi en cassation) en janvier 2019 à 1 an de prison ferme et 1 an avec sursis et mise à l’épreuve, une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant 5 ans, une amende de 75 000 euros et au remboursement de 105 000 euros de dommages et intérêts. N’ayant pas payé ses dettes à temps, son sursis fut révoqué et il fut incarcéré pendant 2 mois à la prison de la Santé. Il perdit aussi toutes ses décorations.

Il reste mis en examen dans d’autres affaires, comme celle des tableaux Flamands, révélée dans le Canard du 30 avril 2013 (500 000 euros versés sur son compte personnel depuis l’étranger).

Il doit encore comparaître en 2025, aux côtés notamment de N. Sarkozy, B. Hortefeux et E. Woerth, devant la 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire Sarkozy-Kadhafi.

SP