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24 avril 2002

Dimanche 24 avril 1988 : au soir du 1er tour de l’élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen (J-MLP), arrivé 4ème derrière F. Mitterrand, J. Chirac et R. Barre, avec 14,39% des suffrages exprimés, dit sa « certitude d’un tremblement de terre politique, des millions de français [4 375 894 exactement] ayant rejoint l’élan de la renaissance nationale ». Même 4ème place derrière L. Jospin, Chirac et E. Balladur avec 15,0% des voix, le 23 avril 1995. Le vrai tremblement de terre survient le 21 avril 2002. Avec 4 804 713 voix, soit 16,86% des suffrages exprimés, J-MLP se qualifie pour le second tour, face au président sortant, Jacques Chirac (19,88%), devançant le premier ministre de cohabitation Lionel Jospin (16,18%).

Ce soir-là, la gauche est KO, Jospin annonce son retrait de la vie politique, tandis que Balladur, agacé, lance à ses troupes le célèbre « je vous demande de vous arrêter » !

Dans ce numéro 4252 du Canard enchaîné du 24 avril 2002, la rédaction revient sur les raisons de cet échec cinglant de la gauche. D’abord Jospin lui-même, auteur d’une campagne médiocre, mal ciblée, dans laquelle il est entré tardivement, le 20 février, soit 9 jours après l’annonce de candidature de Chirac. Une campagne faite de maladresses, sur son passé trotskiste, qu’il récuse, sur son projet, qui est « moderne mais pas socialiste », sur le président, qu’il qualifie de « vieilli, fatigué, usé ». Une véritable sortie de route, assortie d’un rétropédalage ambigu sous forme d’excuse contrite : « ce n’est pas moi. Cela ne me ressemble pas ».

Ensuite, il y a les sondages, ou plutôt les sondeurs, qui ont appliqué au vote FN un mauvais coefficient de pondération. « On n’a pas vu venir le coup le Pen. Les sondeurs nous ont plantés » affirme Julien Dray, tandis que Jean-Luc Mélenchon surenchérit : « on n’a pas appelé au vote utile et on a sous-estimé l’abstention ».

Il y a encore et surtout cette volonté de ratisser large – symptôme de la gauche « plurielle » – qui aboutit à une grande dispersion des voix : Christiane Taubira, Parti Radical de Gauche, ramasse 2,3% des voix, Jean-Pierre Chevènement, Mouvement des Citoyens, 5,33%, Noël Mamère, Les Verts, 5,25%. Ces scores ont « arithmétiquement privé Jospin du second tour ».

Enfin, Le Parti Socialiste a « livré un bon paquet de signatures à Olivier Besancenot, le postier de la Ligue Communiste Révolutionnaire, lui permettant de se présenter et d’obtenir 4,25% des voix ». Une gauche plurielle, certes, mais éparpillée façon puzzle.

« on aura réussi l’exploit de faire réélire le plus mauvais président de la Ve République. Et, en plus, ce président sera le mieux élu de la Ve ! ». Cette prédiction de l’entourage de François Hollande s’avérera juste : J. Chirac est réélu le 5 mai 2002 – pour 5 ans – avec un score de 82,21% des voix, digne d’une république bananière !

SP