N° 1065 du Canard Enchaîné – 25 Novembre 1936
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Vous voyez bien que Salengro a fini par être condamné à mort… Silence aux assassins, par Jean Galtier-Boissière – L’article est une dénonciation virulente des calomnies ayant conduit au suicide de Roger Salengro, ministre de l’Intérieur sous le Front populaire, dépeint comme une victime de campagnes de diffamation orchestrées par des personnalités de droite et des journaux réactionnaires.
Salengro, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, a été accusé injustement de désertion. Les principaux instigateurs de ces accusations sont identifiés comme Charles Maurras, Léon Daudet, M. Henriot, M. Bailby, et Chiappe. Galtier-Boissière décrit ces hommes comme des lâches et des profiteurs de guerre, contrastant avec Salengro, un « poilu de première ligne » et un ancien combattant décoré.
Salengro a été accusé faussement d’avoir été condamné par un conseil de guerre français pour désertion à l’ennemi. Cependant, il a prouvé son innocence en démontrant qu’il avait été acquitté par un tribunal militaire français, bien que condamné par contumace par un conseil de guerre allemand pour avoir refusé de travailler contre la France.
Malgré les preuves de son acquittement, la presse hostile a continué ses attaques, inventant de nouvelles allégations et fabriquant des faux témoignages. Un exemple notable est le commandant Arnould, dont le faux témoignage prétendait que Salengro avait été condamné à mort, alors que les archives militaires prouvent le contraire.
Galtier-Boissière critique sévèrement la presse pour son rôle dans cette campagne de diffamation. Malgré les preuves de l’innocence de Salengro, la presse calomnieuse a persisté dans ses mensonges, allant jusqu’à prétendre que des documents avaient été falsifiés ou détruits.
Le dénouement tragique est le suicide de Salengro, qui, incapable de supporter la pression et les attaques incessantes, a mis fin à ses jours peu après un triomphe parlementaire qui l’avait officiellement blanchi.
L’auteur appelle à une réponse vigoureuse contre les responsables de cette campagne de calomnies. Il réclame des poursuites judiciaires contre les journaux impliqués, des amendes sévères, et une publicité forcée de leurs condamnations pour les humilier publiquement. Il insiste sur le fait que la défense de la liberté de la presse ne doit pas couvrir les actes de diffamation et de provocation.
Galtier-Boissière termine en soulignant la nécessité de purger la presse des éléments corrupteurs et de défendre une presse propre et honnête. Pour lui, il ne s’agit pas de restreindre la liberté d’opinion mais de débarrasser la presse des mensonges et des calomnies qui déshonorent la profession et empoisonnent le pays. Illustration de Frick.
MM. Léon Daudet, Philippe Henriot et Henri Béraud nous expliquent comment ils ne se sont pas fait tuer, par Pierre Bénard – Cet article est une satire ironique des déclarations de trois personnalités publiques françaises, Léon Daudet, Philippe Henriot et Henri Béraud, qui prétendent avoir été empêchées de mourir en héros pour la France par des complots et des machinations diaboliques. Chacun des trois hommes offre une explication fantaisiste de pourquoi il n’a pas pu se sacrifier sur le champ de bataille pendant la Première Guerre mondiale.
Léon Daudet attribue son incapacité à rejoindre l’armée à un prétendu attentat orchestré par la police secrète en collusion avec des agents ennemis. Philippe Henriot prétend avoir été victime d’un mal mystérieux qui l’a empêché de servir au front, une maladie miraculeusement guérie après l’Armistice. Henri Béraud prétend quant à lui avoir été détourné du combat actif et maintenu à l’arrière par des forces occultes et des individus louches. Le ton sarcastique du texte met en lumière le ridicule de ces excuses et la vanité des prétentions de ces hommes à l’héroïsme. En réalité, ils semblent plus préoccupés par leur propre image publique et par la recherche de boucs émissaires pour justifier leur manque de participation active au conflit. En fin de compte, l’auteur souligne l’ironie de leur revendication à l’héroïsme tout en révélant leur caractère vaniteux et auto-congratulant.
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L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux