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N° 1112 du Canard Enchaîné – 20 Octobre 1937

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Les militaires avec nous ! – Dans cet article paru dans Le Canard enchaîné le 20 octobre 1937, André Guérin analyse avec une pointe de sarcasme la position et les actions des chefs militaires des grandes puissances mondiales face aux tensions internationales de l’époque. Il souligne l’attitude pacifique et les déclarations flatteuses des militaires, qui semblent contredire les aspirations bellicistes de leurs gouvernements respectifs. Guérin commence par rappeler quelques événements récents où les chefs militaires ont montré une certaine réticence à suivre aveuglément les ordres de leurs dirigeants. Par exemple, l’état-major italien a résisté aux ambitions expansionnistes de Mussolini en Éthiopie, tandis que l’état-major français a calmé les ardeurs de M. Mandel lors de la crise de la Rhénanie. De même, l’amiral en chef allemand a démissionné en signe de protestation contre l’envoi de la flotte en Méditerranée par Hitler. L’auteur met en lumière une série de déclarations où des chefs militaires étrangers ont exprimé une admiration exagérée pour les forces armées d’autres nations :
– M. Hore-Belisha, ministre de la guerre britannique, loue l’armée française comme « la première du monde et imbattable ».
– Le général Gamelin rend visite à l’armée roumaine et la déclare également « la première du monde et imbattable ».
– Le général Milch, sous-ministre hitlérien de l’Air, affirme que l’aviation française est « la première du monde et imbattable ».
Guérin ironise sur ces échanges de compliments en soulignant l’absurdité de toutes ces armées qui se considèrent comme « les premières du monde et imbattables ». Il propose, non sans humour, d’encourager ces visites et échanges de toasts entre les militaires de toutes nations, suggérant que même les armées du Venezuela et du Liberia pourraient être proclamées les meilleures au monde – cette allusion au Venezuela vaudra à Guérin une agression en règle, et à coups de canne, le matin même de la publication de l’article, par un capitaine appartenant à son armée … –
L’auteur conclut avec une réflexion cynique : si toutes les armées sont considérées comme imbattables, aucune guerre ne peut être gagnée. Il en déduit qu’il serait peut-être temps de supprimer les militaires, les armes, et de réaffecter les ressources à des projets plus intelligents et constructifs. Guérin anticipe cependant que cette campagne pacifiste des militaires pourrait être mal interprétée, voire ignorée.
André Guérin, dans cet article satirique, critique les incohérences et les contradictions dans les déclarations et les actions des chefs militaires des grandes puissances. En soulignant l’absurdité des compliments mutuels entre militaires, il appelle implicitement à la paix et à une réallocation des ressources militaires vers des projets plus intelligents.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux