N° 1473 du Canard Enchaîné – 12 Janvier 1949
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L’article « La guerre oubliée » de R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné le 12 janvier 1949, aborde avec une critique acerbe la guerre d’Indochine, alors peu médiatisée et largement ignorée par l’opinion publique française. L’auteur utilise un ton ironique pour dénoncer l’indifférence collective et la méconnaissance volontaire de la société française envers ce conflit colonial.
Dès le début, Tréno souligne la distance perçue de cette guerre : « C’est loin, bien sûr, l’Indochine. » Cette remarque met en évidence le manque de connexion émotionnelle des Français avec un conflit qu’ils ne voient pas comme leur propre réalité. L’auteur ironise sur le fait que, tant que les bombes ne tombent pas « sur le coin de la figure » des citoyens français, la guerre reste une abstraction, une perturbation lointaine à peine mentionnée dans les journaux.
Tréno critique également l’inaction et l’incompréhension de la population face à la complexité de la guerre d’Indochine. Il se moque des tentatives de paix proposées par le gouvernement français, les qualifiant de naïves et inefficaces, face à une guerre qui n’est pas réellement perçue comme telle par les autorités, mais plutôt comme une « simple opération de police ». L’article dénonce l’absurdité de la situation, notamment par la suggestion satirique d’envoyer des CRS contre Ho Chi Minh, ridiculisant la minimisation du conflit par les dirigeants.
L’auteur soulève également la question du coût humain et économique de cette guerre « oubliée ». Il évoque les « milliards » dépensés par la France et les familles en deuil, mettant en lumière les contradictions entre le discours officiel et la réalité sur le terrain. Les ouvriers de l’arsenal de Toulon, évoqués à la fin, illustrent un microcosme de la société française, tiraillée entre la nécessité de gagner leur vie et le dilemme moral de contribuer indirectement à un conflit injuste.
En conclusion, Tréno utilise l’humour noir et l’ironie pour dénoncer la passivité et l’hypocrisie de la société française vis-à-vis de la guerre d’Indochine. Il critique une attitude générale d’indifférence et de fatalisme face à un conflit qui, bien que « loin », a des répercussions profondes sur le tissu moral et économique du pays. Cet article, en jouant sur les mots et les situations, invite à une prise de conscience plus large et plus critique des événements internationaux qui, même à distance, concernent profondément chaque citoyen.
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Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
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Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux