N° 1589 du Canard Enchaîné – 4 Avril 1951
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Cet article de Roger Salardenne, intitulé « Les Parisiens célèbrent dans l’euphorie (et le fou rire) le bimillénaire de Lutèce*, relate avec une ironie savoureuse les festivités organisées à Paris pour célébrer les 2 000 ans de la ville, ou plutôt de « Lutèce ». Le ton moqueur se ressent dès le début, lorsqu’il s’étonne qu’un anniversaire de deux millénaires soit réduit à une seule bougie allumée sur la place de l’Opéra, ironisant sur les maigres 200 000 francs alloués par le Conseil municipal pour les festivités.
L’auteur ridiculise l’organisation sommaire et la modestie des événements. Il se moque particulièrement de l’enthousiasme forcé des autorités : il évoque la préfecture de police qui, généreusement, offre « un brillant festival de pèlerines roulées » et « une séance gratuite de matraquage d’étudiants ». Une satire habile qui montre la distance entre les discours officiels et les réalités vécues par les Parisiens.
Les projets de festivités dépeints par Salardenne flirtent avec l’absurde, comme celui où Pierre de Gaulle (le frère de Charles de Gaulle) est imaginé en druide, « habillé en dolmen », coupant du gui avec une « serpe d’or en carton-pâte ». Ce genre d’image caricaturale renforce le ridicule des célébrations.
Le clou du spectacle est sans doute l’annonce des « quinze jours de l’obscurité » des commerçants du Faubourg Saint-Honoré, qui coïncident providentiellement avec une « nouvelle hausse du prix du gaz et de l’électricité ». Encore une pique contre la gestion économique de l’époque.
Le texte se termine par une satire des festivités à venir, avec des promesses de Mistinguett et de Cécile Sorel pour animer le programme, et un rappel que, bien sûr, « les dons en espèces seront reçus au guichet ouvert dans toutes les bonnes perceptions. » Une façon de rappeler que, derrière l’euphorie apparente, les réalités économiques continuent de peser sur la vie quotidienne.
Roger Salardenne nous offre donc une critique pleine d’humour et de dérision des festivités organisées pour un événement aussi solennel que le bimillénaire de Paris. Le contraste entre l’importance historique de l’événement et la modestie (voire le ridicule) des célébrations est brillamment exploité.
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Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux