N° 1598 du Canard Enchaîné – 6 Juin 1951
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L’article intitulé « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux… » de R. Tréno, publié dans Le Canard Enchaîné du 6 juin 1951, regorge d’une ironie mordante sur la place de l’Église et son influence dans les affaires politiques de la France de l’époque. En s’inspirant de la chanson révolutionnaire « Le Chant des Partisans », Tréno détourne cette référence pour s’attaquer à la manière dont l’Église, à travers des partis comme le MRP, tente de s’immiscer dans le jeu électoral et la politique publique.
Dès le début de l’article, Tréno se moque de cette proximité croissante entre la République et l’Église en écrivant : « Jamais on n’avait vu cette dernière entourer notre pays de tant de soins jaloux ». Il fait référence au soutien que le Vatican semble apporter au MRP (Mouvement Républicain Populaire), tout en critiquant le fait que les catholiques attendent « l’assentiment du pape » pour voter.
L’article tourne en dérision l’hypocrisie perçue de l’Église qui, après la guerre, s’adapte à toutes les tendances politiques. Tréno souligne que désormais, on peut être « communiste avec l’oint de l’abbé Boulier » ou encore « chouan avec Mgr Cazaux », illustrant ainsi le caméléonisme de l’Église qui bénit tous les partis, du communisme au traditionalisme.
Le texte est un réquisitoire humoristique contre le cléricalisme et le mélange des genres entre religion et politique, avec des illustrations et caricatures appuyant le propos. La dernière phrase, « Vive la calotte ! », conclut sur un ton faussement enthousiaste ce pamphlet contre l’intrusion de l’Église dans les affaires publiques, laissant ainsi transparaître une satire acerbe du pouvoir ecclésiastique dans la France d’après-guerre.
Ce texte, typique de la verve anti-cléricale du *Canard Enchaîné*, joue sur les contradictions internes de l’Église, qui se retrouve à soutenir des partis politiques tout en conservant son influence spirituelle.
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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux