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N° 1802 du Canard Enchaîné – 4 Mai 1955

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« Quand les Immortels mouraient de faim » de Morvan Lebesque (Le Canard Enchaîné, 4 mai 1955)

Dans cet article, Morvan Lebesque se livre à une dénonciation cinglante de la gestion de l’art et de la culture en France, avec une critique virulente des institutions et des figures responsables de l’abandon et du mépris des artistes impressionnistes à une époque où ils étaient encore vivants et peu reconnus. L’article s’inscrit dans un contexte où les œuvres des impressionnistes, alors exposées à l’Orangerie, suscitent l’admiration internationale, tandis que la France s’enorgueillit tardivement d’un patrimoine qu’elle a largement négligé.

Lebesque commence par évoquer le scandale des toiles impressionnistes parties aux États-Unis, maintenant prêtées pour une exposition en France. Il fustige les justifications fallacieuses qui attribuent ce phénomène à la puissance financière américaine, en rappelant que ces œuvres ont été vendues en France à des prix dérisoires, faute de reconnaissance ou de soutien de la part de l’État et des institutions artistiques françaises.

Il pointe du doigt un système institutionnel incapable de reconnaître la valeur des artistes de son temps. En particulier, il s’attaque à Émile Dujardin-Beaumetz, ministre des Beaux-Arts sous la Troisième République, décrit comme un bureaucrate barbu, inapte et aveugle à l’explosion de génie des impressionnistes. Lebesque souligne le contraste entre le talent éclatant des artistes et l’indifférence ou le mépris de figures comme Dujardin-Beaumetz, qui privilégiait des artistes académiques oubliés et des commandes publiques sans éclat.

Lebesque dresse ensuite un tableau poignant des conditions de vie des impressionnistes : Gauguin, agonisant de faim avec son enfant dans son atelier vide ; Monet, vivant de pain trempé dans l’huile ; Van Gogh, vendant une toile pour 30 francs ; Modigliani, mourant de misère. Ces anecdotes contrastent avec la richesse et le prestige posthume qui entourent leurs œuvres, exposées aujourd’hui comme des trésors nationaux.

Il fustige les discours hypocrites des institutions qui, aujourd’hui, célèbrent ces artistes tout en ayant contribué à leur dénuement. Lebesque souligne que ce mépris n’était pas uniquement financier, mais également moral, témoignant d’un aveuglement face à une explosion artistique unique dans l’histoire de l’art.

L’article se conclut sur une tonalité presque mystique : Lebesque qualifie les artistes de « saints de notre temps », en les opposant aux figures de pouvoir corrompues ou médiocres. Pour lui, les œuvres des impressionnistes, porteuses de lumière et de joie, transcendent les souffrances et l’indifférence qu’ils ont subies. Elles rappellent que ces hommes n’ont jamais imposé leurs douleurs au monde, mais ont sublimé leur misère pour offrir au monde une beauté intemporelle.

Lebesque adopte un style mêlant ironie mordante et lyrisme, passant du ton polémique à des accents presque élégiaques. Il juxtapose des anecdotes poignantes à des attaques cinglantes contre les institutions et les responsables, créant un contraste saisissant entre le génie des artistes et la médiocrité des fonctionnaires qui auraient dû les protéger.

Cet article de Morvan Lebesque reste une critique intemporelle de l’aveuglement des élites face à l’innovation et au génie. Il met en lumière la manière dont la reconnaissance artistique, souvent tardive, est insuffisante pour racheter l’indifférence ou le mépris qui accompagnent les grandes révolutions culturelles. En célébrant les impressionnistes comme des « saints modernes », il rappelle l’importance de protéger et de valoriser la créativité, même lorsqu’elle défie les conventions du présent.

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Conservation

Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière

Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie

le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température

la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Stockage

Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

 

L’évolution du format* du Journal

   De 1916 à 1921 :                                     31 X 43 cm - 4 pages -

   De 1921 à 1940 :                                    37 X 54 cm - 4 pages** -

   De 1944 au 17 mars 1948 :                 30 X 43 cm - 4 pages** -

   Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964  : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -

   Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -

   Du 17 février 1988 à 2005 :               36 X 58 cm - 8 pages -

*hors numéros spéciaux

** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...