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N° 1827 du Canard Enchaîné – 26 Octobre 1955

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Cet article intitulé « Au troisième chant du Cocteau », signé par Morvan Lebesque et publié dans Le Canard enchaîné du 26 octobre 1955, est une réflexion incisive et poétique sur l’intronisation de Jean Cocteau à l’Académie française. Morvan Lebesque y mêle admiration pour l’artiste et regret pour son acceptation de l’« habit vert », symbole, selon lui, d’un reniement face à l’esprit révolutionnaire des poètes.

Lebesque commence par louer le talent et l’universalité de Jean Cocteau, tout en avouant une tristesse : comment un poète qui avait tant mérité d’être « refusé » a-t-il pu accepter d’entrer sous la Coupole ? Cette distinction, qui aurait dû représenter une consécration, lui semble presque une faute. Il rappelle que les grands poètes, de Baudelaire à Rimbaud, ont toujours refusé l’académisme, se tenant à l’écart des institutions officielles.

L’auteur décrit avec une ironie subtile l’intronisation de Cocteau comme une réconciliation manquée. La suppression du nom de Jean Genet — que Cocteau avait osé mentionner dans son discours — illustre, selon Lebesque, l’impossibilité pour l’Académie d’accepter les vérités révolutionnaires portées par des figures poétiques marginales.

Lebesque développe longuement sur Jean Genet, présenté comme l’antithèse de l’Académie. Genet, « poète le plus authentique et le plus révolutionnaire de notre époque », est célébré pour son refus des normes et son exploration du Bien et du Mal. Vagabond, voleur, enfant des prisons, Genet incarne une poésie qui brûle et dérange, loin de l’académisme figé.

L’auteur salue la radicalité de Genet, son choix délibéré du Mal, non par perversité, mais pour dénoncer l’hypocrisie sociale et morale. Il voit en Genet un messager miraculeux de notre temps, un homme qui a osé mettre en lumière les fausses certitudes et les « hontes cachées » de la société.

Pour Lebesque, l’entrée de Cocteau à l’Académie française symbolise une défaite : la poésie s’y fige, perd son souffle vital. À ses yeux, les institutions comme l’Académie réduisent la puissance subversive des poètes en les transformant en « grands hommes officiels ». Il oppose cette vision aux héritages de Villon, Verlaine et Rimbaud, poètes interdits et éternellement libres.

L’auteur rappelle que les poètes véritables se tiennent toujours hors des temples, dénonçant les compromis et portant la parole qui dérange.

L’article se termine sur un ton presque affectueux envers Jean Cocteau. Lebesque, tout en reconnaissant les qualités du poète, exprime un regret : Cocteau, en acceptant l’habit vert, a manqué une occasion de surprendre et d’« étonner » son temps, comme l’avait conseillé Diaghilev. L’image finale est belle et nostalgique : l’occasion était trop belle, et elle ne reviendra plus.

Avec ce texte, Morvan Lebesque signe une critique élégante et poétique de la normalisation des artistes par les institutions. Il oppose la figure du poète révolutionnaire (incarnée ici par Jean Genet) à celle de l’académicien assagi. Derrière ses mots, il défend une conception romantique et subversive de la poésie, fidèle à son esprit libre et insoumis.

Lebesque, tout en respectant Jean Cocteau, pointe l’ironie tragique de son entrée à l’Académie : en acceptant l’hommage des institutions, le poète risque de perdre sa voix véritable, celle qui brûle et défie.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière

Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie

le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température

la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Stockage

Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

 

L’évolution du format* du Journal

   De 1916 à 1921 :                                     31 X 43 cm - 4 pages -

   De 1921 à 1940 :                                    37 X 54 cm - 4 pages** -

   De 1944 au 17 mars 1948 :                 30 X 43 cm - 4 pages** -

   Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964  : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -

   Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -

   Du 17 février 1988 à 2005 :               36 X 58 cm - 8 pages -

*hors numéros spéciaux

** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...