N° 1889 du Canard Enchaîné – 2 Janvier 1957
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« M. Ramadier ne fera pas la grève de la faim », publié dans Le Canard Enchaîné du 2 janvier 1957. Sous un titre volontairement ironique, Le Canard Enchaîné mêle sarcasme et critique sociale pour commenter la situation économique et politique en France en ce début d’année 1957. En écho à un événement international, la grève de la faim entamée par Herman Siles-Suazo, président bolivien, pour sensibiliser ses concitoyens à la crise économique que traverse son pays, le journal transpose cette idée à la figure de Paul Ramadier, ministre français des Finances.
L’article souligne que Ramadier, loin d’adopter des gestes aussi spectaculaires que son homologue bolivien, préfère une attitude de déni serein face aux défis économiques de la France. Lors de sa dernière conférence de presse, il a affirmé avec aplomb que « la situation économique en France n’a jamais été si bonne », une déclaration qui, dans le contexte d’une crise pétrolière et de revendications salariales croissantes, frôle l’absurde.
Avec la verve caractéristique du Canard, l’article raille cette prétendue sérénité en évoquant des « insinuations perfides » sur la pénurie d’essence et en dédramatisant le rôle des grèves ouvrières : « Et d’anéantir d’un geste le problème du relèvement des salaires ». En filigrane, il s’agit bien sûr d’une critique de l’attitude distante et technocratique des dirigeants face aux difficultés sociales.
En arrière-plan, le dossier de Suez plane toujours. La mention de Maurice Pineau, ministre des Affaires étrangères, laisse entendre une ironie sur les blocages internationaux et l’utilisation de travailleurs français pour dégager le canal. Ce rappel éclaire l’hypocrisie des discours officiels, alors que la situation économique mondiale reste tendue, notamment en raison de la nationalisation du canal de Suez par Nasser.
L’article se clôt sur une note d’humour noir : « Bon appétit, messieurs. Et joyeux réveillon ! ». Cette formule légère, adressée aux élites, souligne implicitement l’écart croissant entre les préoccupations des classes dirigeantes et les réalités vécues par les Français ordinaires, alors confrontés à des grèves, des pénuries, et une inflation galopante.
Ce texte illustre à merveille le talent du Canard Enchaîné pour transformer un fait divers international en une satire mordante de la politique intérieure française, rappelant aux lecteurs les enjeux concrets derrière les déclarations d’apparence anodine. Un morceau d’humour acéré pour démarrer une nouvelle année sous le signe de la critique sociale.
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Conservation
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière
Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie
le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température
la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Stockage
Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
L’évolution du format* du Journal
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages** -
De 1944 au 17 mars 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages** -
Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964 : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -
Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -
Du 17 février 1988 à 2005 : 36 X 58 cm - 8 pages -
*hors numéros spéciaux
** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...