N° 1902 du Canard Enchaîné – 3 Avril 1957
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L’article « Et qui avait raison une fois de plus ? », publié dans Le Canard enchaîné du 3 avril 1957, démontre avec une pointe d’ironie et un œil acéré le fonctionnement opaque et parfois surprenant des grandes compagnies pétrolières et financières dans le contexte du Sahara, véritable enjeu économique et stratégique pour les puissances occidentales.
Une nuance stratégique
Le titre annonce d’emblée le ton : une rectification au sujet de la dénomination de la société financière du Sahara, qui ne sera pas la Franco-Américaine, comme initialement annoncé, mais la Compagnie Française du Sahara. Toutefois, cette rectification est loin d’être anodine, car elle soulève des questions sur la mainmise des grands intérêts financiers et étatiques sur les richesses sahariennes.
Une mosaïque d’intérêts financiers
L’article détaille les fondateurs de cette société, incluant de prestigieuses banques telles que la Banque de l’Indochine, le Crédit Lyonnais, Lazard, Rothschild et Frères, ou encore l’Union Européenne Industrielle et Financière. Ces institutions se partagent un capital initial de 100 millions, exclusivement souscrit par ces banques elles-mêmes, laissant les « petits porteurs » à l’écart. Ce constat met en lumière l’entre-soi des élites économiques, où l’État lui-même, via le Crédit Lyonnais, semble être à la fois acteur et spectateur.
Des liens transatlantiques
En filigrane, l’article souligne l’implication des banques américaines, notamment la Chase Manhattan Bank, liée à la famille Rockefeller. Cette présence américaine, discrète mais influente, témoigne des enjeux internationaux autour du Sahara. L’article ironise sur la dépendance française aux capitaux étrangers et la capacité des Américains à infiltrer les structures économiques françaises, même lorsque ces dernières prétendent être strictement nationales.
L’oseille sans frontières
Avec la phrase cinglante « L’oseille n’a pas de patrie », l’article souligne la nature profondément transnationale des intérêts économiques en jeu. Que ce soit par des rachats d’actions ou des négociations à New York, les banques américaines continuent d’exercer leur influence sur les ressources sahariennes. La référence à la Thomson-Houston française, majoritairement acquise par des capitaux américains via la Banque de l’Indochine, illustre cette emprise croissante.
Un ambassadeur stratégique
L’article termine sur la nomination d’Henri Bonnet, ancien ambassadeur aux États-Unis, à la tête de la Compagnie Française du Sahara. Ce choix, loin d’être anodin, reflète l’importance de maintenir de bonnes relations avec les milieux financiers américains, en particulier la famille Rockefeller. L’auteur ne manque pas de rappeler les interventions passées de Bonnet, notamment pour intégrer la Compagnie Française des Pétroles au sein du Cartel International des Pétroles.
Une satire des jeux de pouvoir
En résumé, cet article expose avec mordant la complexité et les contradictions des relations entre grandes entreprises, banques et État. Le Canard enchaîné met en lumière les collusions et les dépendances entre des intérêts financiers nationaux et internationaux, tout en soulignant l’écart entre les discours patriotiques et les réalités économiques. Une fois de plus, l’hebdomadaire joue son rôle de « chien de garde » face aux pratiques opaques des élites.
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Conservation
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière
Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie
le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température
la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Stockage
Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
L’évolution du format* du Journal
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages** -
De 1944 au 17 mars 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages** -
Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964 : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -
Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -
Du 17 février 1988 à 2005 : 36 X 58 cm - 8 pages -
*hors numéros spéciaux
** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...