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N° 3936 du Canard Enchaîné – 3 Avril 1996

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La vache de cerveau –

Septembre 1985 : le laboratoire vétérinaire du secrétariat d’État britannique de l’Agriculture signale l’apparition d’une maladie nouvelle, aux symptômes étranges sur des bovins, identifiée, en novembre 1986, comme l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Cette maladie, analogue à celle des ovins (« tremblante du mouton ») et des caprins, est une maladie mortelle, causée par une protéine-prion, provoquant une infection dégénérative du système nerveux central des bovins, dont le stade ultime se traduit par des troubles graves de locomotion et des pertes d’équilibre. D’où le nom – familier – de « maladie de la vache folle ». Elle trouve son origine dans les farines d’origine animale, fabriquées à partir de déchets d’abattoirs et de cadavres d’animaux ramassés en ferme. L’`utilisation de ces farines animales dans l’alimentation des bovins existe depuis la fin du XIXe siècle et s’intensifie dans les années 1950 avec le développement d’une agriculture productiviste. Le processus de leur fabrication utilise des hautes températures de stérilisation et une étape d’extraction des graisses par solvants organiques permettant – sans que personne le soupçonne – de détruire le prion. Mais des techniciens britanniques décident d’abord d’abaisser la température et la durée de dessiccation de ces farines, puis d’éliminer purement et simplement cette étape d’extraction des graisses pour accroître la rentabilité économique.

C’est cette logique productiviste et mercantile que dénonce le Canard enchaîné dans ce numéro 3936 du 3 avril 1996 : « Il y a une dizaine d’années, le lobby des producteurs d’aliments pour bétail a obtenu de ne plus être contrôlé par la direction de l’agriculture, mais par celle de l’industrie. Ah bon, pourquoi ? ».

L’affaire tourne à la panique quand des scientifiques révèlent des cas de transmission à l’homme, avec une variante humaine de l’ESB : la maladie de Creutzfeldt-Jakob. L’article se fait l’écho de cette inquiétude: « La starlette qui craint aujourd’hui de s’être fait injecter du collagène d’origine bovine pour avoir des lèvres pulpeuses, la mamie qui se demande si son plat de tripes ne va pas rendre fou son retraité de mari, et le haut fonctionnaire de la Direction de l’agriculture à Bruxelles qui dit, en privé, au Canard « on en a marre de payer des primes pour des animaux sans savoir ce qu’ils bouffent », tous ces braves gens ont de bonnes raisons de s’inquiéter ».

L’épidémie fut finalement enrayée après de vastes campagnes d’abattage, tant prophylactiques que systématiques, de troupeaux entiers (« toutes les vaches n’étaient pas malades mais toutes ont fini en bouillie à l’équarrissage, avant d’être incinérées ») et l’interdiction des farines animales, notamment. Mais la filière connut une grave crise économique (chute de la consommation de viande, embargos…). Elle contribua cependant à améliorer les pratiques en abattoir, à avoir une meilleure traçabilité des produits bovins et à renforcer le principe de précaution.

On estime que la maladie fit environ 223 victimes humaines dans le monde, dont 177 au Royaume-Uni et 27 en France. Bilan provisoire car le temps d’incubation de cette maladie est long.

« La crise de la vache folle » ? Plutôt « des vaches malades de la folie des hommes »…

SP

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux