N° 7 du Canard Enchaîné – 16 Août 1916
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L’article « L’École des Bistrots » publié dans Le Canard Enchaîné le 18 août 1916, utilise l’humour et la satire pour critiquer les normes sociales et les attitudes prétentieuses, notamment celles de la haute société et des académiciens, en pleine période de guerre. Il se moque également des comportements prétendument raffinés et de l’obsession pour la correction linguistique et hygiénique dans les lieux publics.
L’histoire commence avec le professeur Letulle, un éminent académicien, qui commande une bière au Café du Progrès. Dès le départ, l’article met en lumière le décalage entre le professeur et le garçon de café, Félix. Ce dernier, vêtu d’une cravate neuve, corrige immédiatement le professeur sur son choix de mots, insistant sur l’importance de la langue et des bonnes manières. Ce contraste souligne l’absurdité des conventions sociales lorsqu’elles sont appliquées de manière excessive et inappropriée.
Le moment où le professeur découvre une mouche dans sa bière et la recrache par terre sert de point culminant pour la critique de l’hygiène et des normes sociales. Félix, avec une indignation exagérée, sermonne le professeur sur les dangers des crachats et les ravages de la tuberculose. Cette réaction exagérée met en lumière la tendance des gens à s’enfermer dans des comportements hyper-réglementés, même dans des situations triviales.
Lorsque le professeur demande le Canard Enchaîné, Félix répond avec hauteur, suggérant que ce café respectable ne pourrait jamais proposer une telle feuille, préférant des journaux où collaborent des académiciens. Cette réponse souligne le snobisme et la condescendance souvent associés aux élites littéraires, tout en ridiculisant la fausse supériorité intellectuelle.
Le professeur Letulle demande ensuite de quoi écrire, ce qui offre à Félix une nouvelle occasion de critiquer la langue du professeur. Cette scène souligne l’obsession de certains pour la pureté linguistique, même en temps de guerre, et tourne en ridicule le débat sur la manière correcte de parler et d’écrire dans des situations banales.
Finalement, lorsque le professeur tente de donner un pourboire, Félix, dans une dernière démonstration de son rôle autoproclamé d’éducateur, refuse le pourboire, insistant que le professeur oublie le « cachet du professeur ». Cette conclusion ironique met en lumière le ridicule de la situation : un garçon de café s’érige en gardien des bonnes manières et de la langue, dépassant même les attentes de son client académicien.
« L’École des Bistros » est une satire efficace qui utilise l’humour pour critiquer les normes sociales et les attitudes prétentieuses de la haute société en pleine période de guerre. En exagérant les comportements et les réprimandes du garçon de café, Le Canard Enchaîné ridiculise la rigidité des conventions sociales et linguistiques, tout en soulignant l’absurdité des préoccupations élitistes dans des contextes ordinaires.
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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux