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N° 1206 du Canard Enchaîné – 9 Août 1939

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Et si c’était seulement une blague ? Dans son article du 9 août 1939, Pierre Bénard, fidèle à son style mordant et satirique, interroge le lecteur sur la réalité des tensions politiques et militaires de son époque. Il soulève la possibilité que toute cette agitation ne soit qu’une vaste comédie orchestrée par les gouvernements pour justifier leurs actions et maintenir leur pouvoir.

Bénard commence par suggérer que les états de mobilisation servent commodément les chefs de gouvernement. En invoquant la menace extérieure, ils peuvent imposer des mesures difficiles à leurs citoyens avec une justification facile : la nécessité de se préparer à la guerre. Ce procédé, décrit avec ironie, permet aux dirigeants de détourner l’attention des problèmes internes et de renforcer leur autorité.

L’auteur évoque ensuite Paul Reynaud, ministre des Finances, qui impose de nouvelles taxes tout en blâmant Hitler pour ces mesures impopulaires. Bénard met en lumière l’hypocrisie de cette justification, soulignant que Reynaud rassure les contribuables en leur faisant croire que les difficultés financières sont inévitables en raison des actions de l’Allemagne.

En Allemagne, Bénard tourne en dérision Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande, qui justifie les privations et les sacrifices exigés des citoyens allemands en accusant la politique d’encerclement de Chamberlain. Cette manipulation de l’opinion publique est présentée comme un moyen de maintenir la loyauté envers le Führer malgré les promesses non tenues.

L’article continue en exposant comment, en Angleterre et en Italie, les gouvernements utilisent des stratégies similaires. Hore Belisha et Mussolini justifient leurs décisions impopulaires en pointant du doigt des menaces extérieures, simplifiant ainsi leur rôle de dirigeants en détournant la colère populaire vers des ennemis étrangers.

Bénard fait un parallèle entre ces tactiques politiques et la méthode des parents utilisant la figure du père Fouettard pour discipliner leurs enfants. Il critique l’utilisation de la peur comme outil de contrôle, suggérant que les gouvernements exploitent cette peur pour obtenir l’adhésion de leurs peuples.

L’auteur cite Geneviève Tabouis, qui dénonce le « chantage à la guerre » des dictatures, mais Bénard va plus loin en affirmant que même les démocraties utilisent ce chantage pour suspendre des libertés fondamentales. Il dénonce la suspension de facto du Parlement et du suffrage universel, signalant une dérive autoritaire justifiée par la situation de crise.

Bénard conclut en notant que ceux qui ont craint pour leurs privilèges en 1936 les ont retrouvés, souvent augmentés, tandis que les gains sociaux comme la semaine de 40 heures et les contrats collectifs sont démantelés sous prétexte d’urgence nationale. Il laisse entendre que cette « magnifique combine » des dirigeants ne peut être séparée de la possibilité d’une guerre réelle, soulignant le cynisme et l’hypocrisie des élites politiques.

En somme, Pierre Bénard offre une critique acerbe des manœuvres politiques de son temps, soulignant l’utilisation de la peur et des menaces extérieures comme moyens de contrôle et de justification des actions des gouvernements. Son article est une mise en garde contre la manipulation et la suspension des libertés sous prétexte de sécurité nationale, un message qui résonne encore de nos jours.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux