N° 1680 du Canard Enchaîné – 31 Décembre 1952
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« La Radio-Confusion Française » d’Yvan Audouard – Dans cet article incisif paru dans Le Canard enchaîné du 31 décembre 1952, Yvan Audouard s’attaque avec verve à la gestion rigide et conservatrice de la radiodiffusion française. L’auteur dénonce un système où la créativité et l’audace sont étouffées au profit d’une bureaucratie sclérosée, incarnée par Wladimir Porché, directeur général de la Radiodiffusion et Télévision Française, et Paul Gilson, directeur des programmes. À travers une série d’exemples, Audouard illustre comment ces dirigeants maintiennent une mainmise sur les contenus, érigeant la prudence en règle d’or et reléguant l’originalité au rang de menace.
Audouard pointe particulièrement du doigt la suppression de certaines émissions jugées trop originales ou dérangeantes, à l’image de l’épisode impliquant Yves Gibeau et Étienne Lalou. Ce dernier, suspendu après une interview qui aurait déplu à l’establishment, devient pour l’auteur le symbole d’une politique où la conformité prime sur l’expression artistique. L’ironie mordante d’Audouard éclaire une gestion où la « baisse » est défendue tout comme le serait, dans un retournement absurde, une future « hausse ». Il dépeint un univers clos, où les décisions oscillent entre inertie et opportunisme, sans vision cohérente.
L’article critique également l’absence de prise de risque dans les programmes, réduisant la radio à une entreprise où le talent est regardé avec suspicion et où l’innovation est synonyme de danger. Audouard ne se prive pas d’humour en évoquant les « chaînes oubliées » et les « Machaviel en chaussettes » qui peuplent cet univers, mais derrière son ton léger se cache un constat amer : la radiodiffusion française de l’époque est paralysée par la peur du changement et le poids des intérêts institutionnels.
En filigrane, Audouard appelle à une réinvention de la radio comme espace de liberté et d’expression artistique, dénonçant la soumission des ondes aux logiques publicitaires ou politiques. Ce texte, mêlant sarcasme et lucidité, est un réquisitoire contre une médiocrité institutionnalisée qui entrave toute possibilité de renouveau. Avec une plume alerte, il interpelle ses contemporains et laisse entrevoir l’urgence d’un sursaut dans un domaine où « faire de la radio » devrait avant tout signifier « faire entendre une voix ».
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En stock
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux