N° 1815 du Canard Enchaîné – 3 Août 1955
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Dans son article « Le tour est dans le sac ! », publié dans Le Canard enchaîné du 3 août 1955, Pierre Laroche livre un reportage sarcastique et burlesque sur l’édition 1955 du Tour de France, transformant l’événement sportif en une comédie où cyclistes, organisateurs et spectateurs partagent la vedette. À travers des anecdotes savoureuses et des observations mordantes, il dresse un portrait à la fois amusé et critique de cette grande fête nationale du cyclisme.
Laroche commence son récit au Parc des Princes, où il assiste à l’arrivée triomphale des coureurs. L’atmosphère est à la fois exaltée et désordonnée : les spectateurs sont prêts à applaudir n’importe qui, pourvu qu’il soit en mouvement. L’humour de l’auteur se manifeste immédiatement lorsqu’il compare la frénésie ambiante à celle d’une foire, où les vedettes du cyclisme ressemblent à des stars d’un théâtre improvisé.
L’article s’attarde sur divers personnages emblématiques du Tour, depuis les cyclistes jusqu’aux figures secondaires comme les organisateurs et les suiveurs. Laroche caricature Jacques Goddet, l’organisateur du Tour, en le décrivant comme un chef d’orchestre méticuleux mais dépassé par l’ampleur de la tâche. Il évoque également le journaliste et écrivain Antoine Blondin, connu pour ses chroniques du Tour, et ironise sur son habitude de transformer chaque étape en épopée littéraire.
Les coureurs, quant à eux, sont décrits avec une exagération volontaire. Le vainqueur Louison Bobet devient une sorte de héros national, tandis que d’autres cyclistes, comme le célèbre « lanterne rouge », incarnent une absurdité sympathique. Laroche insiste sur l’effort surhumain et souvent vain des participants, qu’il tourne en dérision avec un humour acide.
Un des thèmes majeurs de l’article est la question du dopage, abordée avec un cynisme mordant. Laroche énumère les « potions magiques » et les pratiques douteuses utilisées par les coureurs pour améliorer leurs performances, tout en se moquant de l’hypocrisie des organisateurs et des journalistes, qui feignent d’ignorer le problème. Il conclut cet aspect en répétant ironiquement le refrain « Dop… dop… dop… c’est ça, le sport ! », transformant le dopage en slogan absurde.
Malgré ses critiques acerbes, Laroche ne cache pas son admiration pour l’énergie et l’enthousiasme que le Tour de France suscite auprès du public. Il évoque les villages traversés, les spectateurs massés le long des routes et l’impact presque mythique de l’événement sur la France rurale. L’article souligne aussi l’influence culturelle du Tour, notamment à travers la couverture médiatique et les chansons populaires qui l’accompagnent.
Avec son style caustique et enlevé, Pierre Laroche transforme le Tour de France en une parabole joyeusement absurde de la société française des années 1950. En mêlant observations humoristiques et critiques implicites, il réussit à capturer l’essence d’un événement à la fois sportif, festif et profondément ancré dans l’imaginaire collectif. Si le ton reste léger, l’article n’épargne pas les travers d’un monde du cyclisme où la recherche de la gloire se fait souvent au détriment de l’éthique et de la santé.
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Conservation
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière
Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie
le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température
la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Stockage
Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
L’évolution du format* du Journal
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages** -
De 1944 au 17 mars 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages** -
Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964 : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -
Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -
Du 17 février 1988 à 2005 : 36 X 58 cm - 8 pages -
*hors numéros spéciaux
** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...