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Les crayons du Canard

Giuseppe Zaccaria , dit Pino Zac

1930 - 1985

Sa participation au Volatile : 1959 à 1985

Pino Zac 

vu par Cardon

Les dossiers du Canard – 1981 en 250 dessins –

Pino Zac, de son vrai nom Giuseppe Zaccaria, né le 23 avril 1930 à Trapani et mort le 25 août 1985 (à 55 ans) à Fontecchio, est un dessinateur, graveur et réalisateur de cinéma d’animation italien.
Pino Zac fut un ami de René Laloux. Le Canard enchaîné publia pour la première fois un de ses dessins en 1959 et il collabora ensuite régulièrement avec ce journal, en particulier lorsqu’il s’agissait de brocarder la politique du Vatican.
Le seul,  l’unique, le  véritable  inventeur  des spaghettis au confit  de canard  nous a fait  un coup de  monsignore vaticanesque : il est parti sans prévenir, chez lui sur sa terre à Fontechio dans les Abruzzes. C’était dimanche 25 août, au soleil dans sa grande maison à la déglingue superbe avec des fenêtres qui se répondaient et des plafonds qui se répandaient. Nous l’attendions à Parigi et il n’est pas venu. Il ne nous a pas lâchés, c’est comme ça en pleines vacances, avec le pino grigio qui faisait de la buée dans les verres sous les micocouliers centenaires.
Ce n’était pas hier, en 1959, mais tout le monde se souvient de son premier dessin au « Canard » : une fantastique corrida où tauréaient dans la poussière une camarilla de monsignori de la place Saint-Pierre. Ça allait devenir sa spécialité, du grand art et, pour le modèle, il n’avait qu’à se pencher à la fenêtre de son appartement romain qui donnait droit et clair sur la demeure de Saint-Pierre.
Mais il était graveur à Bruxelles, cinéaste à Prague — et quel ! collaborateur de Trnka, inventeur, avec son « Chevalier Inexistant », de techniques nouvelles, truquages inédits, traits fulgurants —, architecte de riens chatoyants tous les soirs, inventeur d’anamorphoses diaboliques et de tarots lubriques : ludions, touche-à-tout, polyglotte, polygame avec bonheur. Ce baladin du monde occidental allait prendre la direction du théâtre de l’Aquila, quand la machine s’est emballée. Mais basta pour l’énumération ! Pino, comme on l’appelait ici, ou Dottore Zac (prononcez Dzac !), comme on le saluait en Italie, n’appréciait ni les décomptes, ni les bilans, ni les apitoiements, il aimait le beau et les belles, les pâtes, la peinture, le dessin, la belle vie, l’équilibrisme et les grands éclats de rire dont on entend encore la tonitruance. C’est comme ça qu’on l’aime, c’est pour ça qu’on aimera. Ciao commendatore !
On va prendre un vieux coup de vaso-dilatateur à ta santé.
Le canard enchainé du 28 aout 1985