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N° 1034 du Canard Enchaîné – 22 Avril 1936

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Le Modéré et les 200 Familles – Jean Galtier-Boissière, dans cet article publié le 22 avril 1936, décrit une réunion électorale en banlieue où un candidat « modéré » tente de défendre les intérêts des « 200 familles », terme désignant les puissantes dynasties industrielles et financières qui dominent l’économie française.

Le candidat modéré, confronté à la question de son soutien aux 200 familles, reprend les arguments d’un éditorial de Clément Vautel pour justifier leur existence. Il présente ces familles comme des « capitaines d’industrie » dont l’intelligence et les talents créent des emplois et assurent la subsistance de millions de familles françaises. Il plaide pour une juste rétribution des bénéfices pour ces chefs d’entreprise, arguant que leurs compétences et leur travail méritent une compensation équitable.

Un contradicteur avisé prend alors la parole, dénonçant la véritable nature des 200 familles non pas comme des entrepreneurs méritants mais comme une féodalité économique. Il accuse ces familles de rançonner les consommateurs et de s’accaparer les revenus nationaux sans vergogne. Il soutient que les candidats « modérés » devraient, par intérêt électoral, s’opposer à ces dynasties qui exploitent les petits bourgeois et les épargnants.

Le contradicteur donne des exemples concrets pour illustrer ses arguments :
– **Baron Brincard** : En 1934, il s’est attribué 1 956 000 francs de « tantièmes » en tant que président d’un grand établissement de crédit, tandis que ses collègues recevaient 978 000 francs chacun.
– **Théodore Laurent** : À 85 ans, il siège dans 47 conseils d’administration, accumulant des jetons de présence en millions, ce qui paraît impossible à justifier pour une personne de son âge.

Il démontre comment ces dynasties utilisent des structures enchevêtrées de sociétés pour échapper à l’impôt, transférant les bénéfices vers des filiales déficitaires ou réinvestissant les gains pour éviter la fiscalité.

Le contradicteur suggère que la campagne contre les 200 familles n’est pas contre les entrepreneurs prospères en général, mais contre les abus des grandes congrégations économiques et des parasites financiers. Il accuse les « 200 » d’être des véritables traitres économiques qui manipulent le système pour enrichir une élite restreinte au détriment de la majorité des Français.

En conclusion, Galtier-Boissière préfère le cynisme d’un député sortant du Nord, qui admet franchement qu’il défend les 200 familles parce qu’il en fait partie. Cette honnêteté brutale contraste avec les justifications hypocrites des candidats « modérés », illustrant le profond cynisme et la corruption de l’élite économique.

Cette critique mordante de l’élite économique des années 1930 met en évidence les tensions sociales et les inégalités croissantes en France à cette époque, soulignant l’hypocrisie et la cupidité des puissants qui dominent l’économie et la politique du pays.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux