N° 1568 du Canard Enchaîné – 8 Novembre 1950
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L’article d’Yvan Audouard intitulé « Mac Arthur, prince de la litote », publié dans *Le Canard Enchaîné* du 8 novembre 1950, met en lumière avec humour et ironie la tendance du général Douglas Mac Arthur à minimiser, par le biais de la litote, les situations les plus graves dans ses communications militaires.
Audouard commence par rappeler que la « littérature militaire » est une forme noble et bien ancrée dans les traditions des officiers français. De Gaulle est évoqué, tout comme Napoléon et Pétain, chacun ayant sa manière bien personnelle d’exprimer des situations graves en des termes simplifiés.
Cependant, selon l’auteur, c’est Mac Arthur qui se distingue véritablement dans cet art rhétorique, la *litote*, une figure de style consistant à dire moins pour suggérer davantage. Audouard prend pour exemple la phrase fameuse du général après la défaite aux Philippines : « Nous reviendrons ». Puis, lors des événements de Corée, la déclaration de Mac Arthur à l’ONU marque les esprits : « Les forces des Nations Unies sont en contact hostile avec des unités chinoises ». Audouard y voit une tournure délicate pour dissimuler l’ampleur du conflit.
Le texte continue de relever plusieurs exemples où Mac Arthur a usé de cette technique, comme lorsqu’il écrit : « Le front est assez fluide », pour signifier en réalité une déroute militaire en Corée. Pour Audouard, Mac Arthur est véritablement le « prince de la litote », utilisant un langage tempéré pour désamorcer les catastrophes.
L’article se conclut en soulignant que ce recours à la litote est devenu presque une stratégie nationale, que l’on retrouve pour minimiser l’impact de crises politiques, sociales ou militaires. Audouard tourne en dérision cette manière de « montrer son cul, mais ne pas perdre la face » en terminant par un florilège d’expressions litotées courantes dans la sphère politique, comme « une hausse, c’est un alignement » ou « un mort, ce n’est rien ».
Avec cet article, Audouard se moque à la fois de la rhétorique militaire et de la manière dont elle est adoptée pour masquer les réalités, tout en rappelant qu’en France aussi, cette méthode de communication est bien employée.
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L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
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De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux