N° 1613 du Canard Enchaîné – 19 Septembre 1951
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L’article intitulé « Lettre ouverte à l’ami Fritz » de R. Tréno, publié dans Le Canard enchaîné le 19 septembre 1951, est une satire ironique sur les relations franco-allemandes dans le contexte de l’après-guerre. À travers une adresse fictive à « l’ami Fritz », il analyse avec humour les efforts de réconciliation entre la France et l’Allemagne tout en pointant les cicatrices encore visibles laissées par la Seconde Guerre mondiale.
R. Tréno commence par une fausse familiarité avec « Fritz », le surnom générique donné à l’Allemagne dans l’imaginaire français, en évoquant les rivalités historiques et les guerres récurrentes qui ont marqué les deux nations. Il critique la tentative d’oubli du passé, soulignant que les crimes et les souvenirs douloureux, comme ceux d’Oradour-sur-Glane ou de Buchenwald, ne peuvent être effacés d’un coup de plume, malgré les discours officiels de réconciliation.
Tréno tourne également en dérision la volonté de réarmer l’Allemagne en l’intégrant dans la défense européenne. Il imagine un « Fritz » transformé en soldat modèle dans un uniforme flambant neuf, tout en rappelant les responsabilités de l’Allemagne dans les conflits passés. Cette vision exagérée met en lumière les tensions et les résistances des sociétés européennes face à la réhabilitation de l’Allemagne dans le concert des nations.
L’article est parsemé de références humoristiques aux clichés sur les Allemands, qu’il associe à la bière, à la discipline militaire et à un certain esprit d’obéissance aveugle. Il se moque également des tentatives de simplification historique, montrant comment les « ennemis héréditaires » peuvent être invités à devenir des alliés du jour au lendemain, selon les besoins géopolitiques.
Tout en ironisant sur les efforts de rapprochement franco-allemands, R. Tréno met en garde contre une réconciliation trop rapide et superficielle, qui ne tiendrait pas compte des blessures encore ouvertes. L’article se termine sur une note acerbe, évoquant un sondage révélant que de nombreux Allemands rejettent toute idée de réarmement, posant ainsi une question sur la sincérité des efforts de paix.
« Lettre ouverte à l’ami Fritz » est un exemple typique de l’humour caustique du Canard enchaîné, où l’ironie sert de levier pour interroger les discours officiels et les contradictions des politiques internationales. Par cette lettre imaginaire, R. Tréno offre une réflexion à la fois drôle et amère sur la complexité de la réconciliation en Europe.
dessin de Gabriel Edme ( p. 3 )
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L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
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De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux