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N° 1630 du Canard Enchaîné – 16 Janvier 1952

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L’article « Un héros » d’Yvan Audouard, publié dans Le Canard Enchaîné du 16 janvier 1952, est un brillant exercice de satire qui vient dynamiter l’image du « héros » militaire traditionnel, en particulier dans le contexte de la guerre d’Indochine. Dans une période où la propagande tente de valoriser la présence française dans les colonies, Audouard offre une perspective acerbe, pleine d’ironie et de sarcasme.
Le prétendu héros qu’il décrit est une caricature grotesque, dépeint comme une figure d’Épinal dont les « exploits » sont tout sauf glorieux. Son rôle consiste à infiltrer l’ennemi, se faire capturer volontairement, et finalement orchestrer massacres et exactions sur les populations locales. En peu de mots, Audouard dépeint un tableau cynique des pratiques militaires : tout est mis en scène, depuis la capture du héros jusqu’à sa décoration. Mais sous ce vernis de bravoure se cache une réalité cruelle et honteuse.
Le style est vif, mordant, avec des images marquantes comme celle du supplétif : « c’est le superlatif de la merde ». Audouard utilise cette phrase choc pour souligner la condition des auxiliaires locaux, souvent exploités, invisibilisés, et jetés au front pour servir les intérêts des colonisateurs. Il joue sur le double sens du mot « supplétif », tout à la fois superlatif et subalterne, pour dénoncer leur instrumentalisation.
L’une des forces de l’article réside dans sa capacité à renverser la rhétorique officielle. Ce « héros », incapable de lire ou d’écrire, est pourtant décoré et érigé en modèle. Audouard s’amuse de ce paradoxe en pointant l’absurdité d’une glorification qui fait l’impasse sur l’éthique ou les conséquences des actes. Tout l’article repose sur ce contraste entre les discours héroïques et la réalité sordide des guerres coloniales.
La dernière phrase frappe par sa brutalité et son humour noir : « Il aurait été assassiné par ses propres soldats. » Audouard conclut ainsi sur une note provocatrice, mettant en lumière la fragilité des mythes construits autour de figures militaires. Derrière la façade, ce n’est que chaos, violence, et absurdité.
Dans son contexte, l’article s’inscrit dans une critique plus large de la guerre d’Indochine, de ses justifications idéologiques et des récits héroïques fabriqués pour le public français. En pleine époque de décolonisation, ce type de texte reflète une fracture croissante entre les discours officiels et une certaine presse satirique, qui cherche à dévoiler ce que l’État préfère cacher. L’humour acéré d’Audouard, son recours au grotesque, et son écriture mordante témoignent de l’effort du *Canard Enchaîné* pour ouvrir les yeux de ses lecteurs sur la réalité de cette guerre.
Dessin de Maurice Henry, à la Une.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux