N° 1638 du Canard Enchaîné – 12 Mars 1952
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Dans l’article « L’orteil de Superman », publié par Morvan Lebesque dans Le Canard enchaîné du 12 mars 1952, l’auteur déploie une satire cinglante et érudite pour analyser la fascination morbide et irrationnelle des foules pour les « super-héros » et les reliques de figures historiques.
L’article s’ouvre sur une anecdote surprenante : des trafiquants arrêtés en Italie pour avoir tenté de vendre le prétendu « orteil droit de Mussolini ». Lebesque dénonce avec humour la marchandisation grotesque de personnages historiques, transformés en objets sacrés pour des amateurs de reliques. Il ironise sur ces collectionneurs qui achètent des morceaux humains comme des icônes religieuses, révélant une foi absurde et aveugle en leurs idoles.
L’auteur élargit ensuite son propos en comparant Mussolini à d’autres figures historiques vénérées, comme Napoléon Bonaparte. Il souligne les paradoxes de l’adulation posthume : alors que Napoléon a laissé derrière lui des champs de bataille jonchés de cadavres, il a été déifié par la mémoire collective, au point que ses effets personnels se vendent encore comme des trésors. Lebesque critique avec finesse cette tendance à glorifier les tyrans et les conquérants, tout en occultant les horreurs qu’ils ont infligées.
Le ton devient plus grave et philosophique dans la conclusion. L’auteur s’interroge sur la fascination universelle pour les « surhommes » – ces figures mythiques qui incarnent à la fois la puissance et la domination. Il évoque Superman, symbole moderne d’un héros idéalisé, et appelle à une évolution de l’humanité. Lebesque rêve d’un jour où l’humanité cessera de vénérer des figures destructrices et se tournera plutôt vers ceux qui créent, guérissent et élèvent l’esprit humain, comme Beethoven ou Pasteur.
En somme, cet article mélange satire, réflexion historique et critique sociale pour interroger la tendance humaine à chercher des héros dans les figures les plus discutables. Par son style brillant et acéré, Lebesque invite à repenser nos valeurs collectives et à choisir des modèles plus vertueux et constructifs.
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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux