N° 1643 du Canard Enchaîné – 16 Avril 1952
39,00 €
L’article « Le beau monde où l’on s’ennuie », signé par René Fallet, est une critique mordante et amusée des œuvres littéraires et des personnalités qui, selon l’auteur, composent un « monde élégant » en apparence, mais en réalité bien terne et prévisible. Fallet s’attaque avec une ironie féroce à ce qu’il perçoit comme une production culturelle insipide, incarnée par des figures comme Maurice Druon et son ouvrage *Remarques*. Il caricature cet univers où l’art et la littérature semblent réduits à un « beau monde » rigide, dépourvu d’originalité ou de profondeur.
Maurice Druon est décrit comme un « danseur étoile de l’écriture » ou un « orgue qui ronfle », tandis que son livre *Remarques* est comparé à une boîte vide. Par cette image, Fallet critique une certaine vacuité qu’il attribue à ces productions littéraires, marquées par une superficialité qu’il juge exaspérante.
Fallet convoque des références variées et improbables, comme une « célebasse bien vide » (jeu de mots entre « célèbre » et « calebasse »), ou encore un passage loufoque où il imagine des œufs de Pâques à l’origine de la création du monde, en référence à un mot d’Alphonse Allais.
En évoquant Hollywood Follies, il dresse un tableau savoureux et caricatural des mondanités, avec des références aux cocktails et aux scandales de ce microcosme. Ici encore, il se moque des faux-semblants et du clinquant associé à ces figures « branchées ».
L’article est porté par une plume ironique, empreinte d’un humour souvent moqueur mais toujours élégant. René Fallet déploie un regard désabusé mais brillant sur un monde qui, selon lui, a perdu sa substance au profit d’un éclat de surface. La répétition de certains clichés ou lieux communs (par exemple sur les salons littéraires) est délibérément amplifiée pour en souligner le ridicule.
En somme, cet article de René Fallet est une critique littéraire satirique et une réflexion sur la vacuité de certaines productions artistiques et intellectuelles de l’époque. Il s’agit d’un texte fin et divertissant, porté par une verve qui invite à rire tout en suscitant une réflexion critique.
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Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
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Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux