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N° 1655 du Canard Enchaîné – 9 Juillet 1952

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Dans son article intitulé « Mort aux vaches ! », publié dans Le Canard enchaîné du 9 juillet 1952, Morvan Lebesque livre une fable satirique et acerbe sur la modernité, à partir d’une anecdote tirée de Chicago. Tout part d’une visite pédagogique où des instituteurs emmènent des enfants admirer une vache dans une ferme modèle. Ce simple contact avec la nature suscite une réaction inattendue : les enfants, horrifiés d’apprendre que le lait vient d’un animal, refusent dès lors de le consommer. Cette anecdote, ridicule en apparence, devient sous la plume de Lebesque un miroir déformant des travers d’une civilisation industrialisée.
L’auteur y voit la preuve d’un divorce profond entre l’homme moderne et la nature. Il raille ces enfants, qu’il érige en symbole d’une génération future, pour qui seuls les produits issus de machines inspirent confiance. Le lait naturel devient suspect car il échappe aux standards aseptisés des automatismes industriels. Cette rupture, selon Lebesque, incarne une défaite culturelle où l’homme s’aliène de la nature au profit d’une vie artificielle, régentée par des ersatz.
Son ironie mordante ne s’arrête pas là : il moque une société où le Coca-Cola, par son marketing léché et le sourire mystique de Miss Coca-Cola, supplante les fruits naturels. Ce soda, devenu un symbole de modernité triomphante, résume une époque où « la qualité d’un produit se reconnaît justement à ce qu’on ignore d’où il vient ».
Lebesque pousse plus loin la dystopie. Il imagine un futur où les hommes naîtront en boîtes, où les enfants seront achetés dans des « magasins de l’amour » et où tous les besoins humains, de la nourriture à l’émotion, seront comblés par une simple pression sur un bouton. Ce monde absurde, purement fonctionnel, dénonce une modernité qui ne sait plus ce qu’elle mange, ce qu’elle boit, ni ce qu’elle est.
Avec une ironie corrosive, il conclut sur une évocation du « temps » qui viendra inéluctablement, un temps où la mort elle-même sera standardisée, dépouillée de tout naturel. Lebesque ne se contente pas de critiquer, il prophétise une aliénation totale, où l’homme abstrait se perd dans les mécaniques d’un monde artificiel qu’il ne comprend plus.
Cet article, sous des dehors humoristiques, est une charge puissante contre l’industrialisation galopante et la désacralisation de la nature. Lebesque s’en prend non seulement aux absurdités d’un monde moderne trop confiant dans ses machines, mais aussi à la perte des repères humains essentiels. Il laisse en filigrane une question essentielle : à quel point la modernité peut-elle nous éloigner de nous-mêmes ?

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux