N° 1661 du Canard Enchaîné – 20 Août 1952
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Ni vainqueur ni vaincu » qu’ils disent…, signé par R. Tréno, publié dans Le Canard enchaîné du 20 août 1952
Dans cet article, R. Tréno déconstruit avec acuité l’argument avancé par Kim Il-sung, président de la Corée du Nord, proposant un armistice « sans vainqueur ni vaincu ». L’auteur attaque de front l’hypocrisie d’une telle expression, qu’il qualifie de vide de sens et d’insulte aux souffrances du peuple coréen.
Tréno commence par une réfutation logique : il y a bel et bien un vaincu, et c’est ce peuple coréen, broyé par des mois de guerre, de famine, de destructions et de massacres. Avec son ton mordant, il fustige ceux qui auraient l’audace de rassurer les victimes en leur disant qu’ »il n’y a ni gagnant ni perdant ». Le style de l’auteur allie ironie et gravité, usant d’une caricature cynique pour souligner l’absurdité de la situation.
L’article s’en prend également aux deux camps : Syngman Rhee, dictateur soutenu par les États-Unis, reste « vainqueur » avec ses pelotons d’exécution, tandis que Kim Il-sung conserve ses tribunaux d’épuration et sa mainmise sanglante sur la Corée du Nord. Tréno dénonce ici une guerre qui n’a libéré personne, ni brisé aucune chaîne, laissant intactes les structures répressives de chaque côté.
Dans une conclusion désabusée, il rappelle que toutes les guerres laissent des vaincus : les peuples eux-mêmes, contraints de supporter le poids des pertes humaines et des destructions, même longtemps après la fin des hostilités. R. Tréno ne mâche pas ses mots pour rappeler qu’au final, il ne reste que des assassins et des victimes.
Ce texte illustre la capacité du Canard enchaîné à aborder les grands sujets internationaux sous un angle à la fois critique et satirique, tout en restant profondément engagé dans la défense des opprimés.
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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux