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N° 1798 du Canard Enchaîné – 6 Avril 1955

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Dans les deux articles signés R. Tréno (« Brid’Oison et Ponce Pilate«  et « Hommage solennel aux vrais héros de la guerre d’Indochine« ), Le Canard enchaîné déploie une charge implacable contre l’hypocrisie politico-judiciaire de la Quatrième République. À travers une mise en parallèle corrosive, Tréno expose le contraste saisissant entre l’acharnement judiciaire réservé à Roger Stéphane, journaliste et ancien résistant, et l’étouffement méthodique des responsabilités dans les affaires militaires et financières liées à la guerre d’Indochine.
1. Le cas Stéphane : un bouc émissaire idéal
L’arrestation et l’incarcération de Roger Stéphane, dénonciateur des abus coloniaux, sont au cœur du premier article. Accusé de diffamation pour avoir révélé des pratiques compromettantes des autorités françaises en Indochine, Stéphane se retrouve livré en pâture à une justice expéditive. Tréno compare son sort à une mise en cage symbolique : « Letourneau sur la branche, le Stéphane en cage », illustrant ainsi le déséquilibre entre la liberté des puissants et l’étouffement de leurs critiques. Le surnom « Flicaro », attribué au Figaro, souligne la complicité de la presse conservatrice, qui se fait l’écho des accusations contre Stéphane tout en ignorant les scandales militaires.
L’article dénonce également la soumission des instances judiciaires à l’ordre établi. Edgar Faure, alors président du Conseil, est caricaturé en Ponce Pilate, se lavant les mains du sort de Stéphane, tandis que René Pleven et Georges Bidault continuent de protéger les véritables acteurs des abus coloniaux.
2. L’affaire des généraux : un scandale enterré
Le second article, « Hommage solennel aux vrais héros de la guerre d’Indochine », élargit le spectre de la critique en visant directement les responsables militaires et politiques impliqués dans les échecs et scandales de la guerre d’Indochine. Tréno, dans un pastiche d’éloge funèbre, dresse une galerie de portraits des protagonistes, où chaque nom devient un symbole de corruption ou d’incompétence :
  • Général Navarre : « le vainqueur méconnu de Dien Bien Phu », raillé pour son plan militaire désastreux.
  • Georges Bidault : chantre de l’Église et de la présence française, il est accusé d’avoir défendu des intérêts corporatistes au détriment des soldats.
  • Paul Reynaud : moqué pour sa contribution à la consolidation de la Banque d’Indochine.
  • Franchini, homme d’affaires enrichi par le trafic des piastres, présenté comme l’un des grands profiteurs de la guerre.
Sous une apparente légèreté, l’article révèle l’impunité des figures impliquées dans ces scandales, protégées par leur position et par un réseau d’intérêts partagés entre politiciens, banquiers et hauts fonctionnaires.
3. Une justice à deux vitesses
Les deux articles convergent sur ce constat : la justice de la Quatrième République est un instrument au service des puissants. Alors que Roger Stéphane, intellectuel isolé, est sacrifié pour satisfaire l’ordre établi, « l’affaire des généraux », pourtant bien plus grave, est étouffée pour préserver les institutions militaires et politiques. Le contraste est encore renforcé par le ton moqueur de Tréno, qui célèbre ironiquement « les vrais héros de la guerre d’Indochine » pour leurs actes supposés de bravoure… qui n’étaient que des manœuvres d’enrichissement personnel.
4. Le rôle clé de la presse : entre complicité et dissidence
Si Le Canard enchaîné se présente comme une voix dissidente dénonçant ces abus, d’autres organes de presse, comme Le Figaro (« Flicaro »), sont accusés d’avoir participé à la protection des responsables en minimisant ou en ignorant les scandales militaires et financiers. L’accent est mis sur la manière dont ces journaux, proches des milieux politiques conservateurs, orientent l’opinion publique pour détourner l’attention des affaires embarrassantes.
5. Une satire percutante et universelle
Au-delà des faits, les deux articles de Tréno illustrent une mécanique politique universelle : l’usage du pouvoir judiciaire et médiatique pour réprimer la contestation et protéger les élites. Par des références mordantes et des parallèles ironiques (l’Arc de triomphe rebaptisé « Arc des Piastres »), Tréno transforme des scandales nationaux en une critique plus large des dérives institutionnelles, où la responsabilité et l’intégrité sont sacrifiées sur l’autel de l’intérêt personnel.

Conclusion : un hommage satirique qui éclaire un système dévoyé
Les deux articles de R. Tréno fonctionnent comme un miroir cynique de la société politique française des années 1950. Roger Stéphane devient le symbole des intellectuels bâillonnés, tandis que les généraux et politiciens corrompus incarnent un système de privilèges et d’impunité. Ce double standard, largement documenté par Tréno, résonne encore aujourd’hui comme une mise en garde contre la collusion des pouvoirs politiques, judiciaires et médiatiques. En jouant sur l’humour et l’ironie, Le Canard enchaîné fait plus que dénoncer : il invite à une réflexion sur les failles structurelles d’un État qui choisit ses coupables selon leur utilité politique.
– LE DEFILE SOUS L’ARC DE TRIOMPHE/DESSIN DE POL FERJAC / PLEVEN / BIDAULT – LE CANARD DONNE LA CLE DU MYSTERE DE BARBIZON – VIE DE CHURCHILL EN TROIS CHAPEAUX – QUELQUES SILHOUETTES CROQUEES PAR POL FERJAC AU BANQUET PROCES ALBERT BUISSON / GALTIER BOISSIERE/DIGNIMONT/H.JEANSON – HENRI JEANSON DECERNE DES PRIX DE VERTU – JULIETTE GRECO A L’OLYMPIA -CINEMA: FENETRE SUR COUR / HITCHCOCK.

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Conservation

Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière

Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie

le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température

la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Stockage

Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

 

L’évolution du format* du Journal

   De 1916 à 1921 :                                     31 X 43 cm - 4 pages -

   De 1921 à 1940 :                                    37 X 54 cm - 4 pages** -

   De 1944 au 17 mars 1948 :                 30 X 43 cm - 4 pages** -

   Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964  : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -

   Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -

   Du 17 février 1988 à 2005 :               36 X 58 cm - 8 pages -

*hors numéros spéciaux

** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...