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N° 1823 du Canard Enchaîné – 28 Septembre 1955

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Ces deux articles, « Le Blanc et le Noir » de Morvan Lebesque et « L’école des blancs » signé par Arsène Ex-Lupin, tous deux publiés dans Le Canard enchaîné du 28 septembre 1955, traitent avec virulence et indignation du meurtre d’Emmett Till, jeune Afro-Américain lynché dans le Mississippi, et de l’acquittement de ses meurtriers par un jury exclusivement blanc.
« Le Blanc et le Noir » de Morvan Lebesque
Morvan Lebesque adopte un ton profondément accusateur, interpellant directement Emmett Till pour donner une voix à cette victime silencieuse, brutalement assassinée à l’âge de 14 ans. Dès l’ouverture, il décrit avec une précision insoutenable la violence du lynchage : le corps broyé, gonflé d’eau, et jeté dans une rivière. L’auteur pointe du doigt la « justice » de l’État du Mississippi, incapable de reconnaître l’humanité de Till et préférant préserver une vision monstrueuse des Noirs comme éternels coupables.
À travers la figure de Carolyn Bryant, la femme blanche dont l’accusation mensongère a déclenché le drame, Lebesque dénonce un système où la pureté supposée des femmes blanches sert de prétexte à des violences inouïes contre les Afro-Américains. Le texte, oscillant entre indignation et un lyrisme sombre, fait le procès d’une Amérique gangrenée par le racisme et la ségrégation.
Lebesque clôt son article en s’adressant à Till, évoquant le silence assourdissant de son absence et le souffle du temps qui, un jour, unira la « rose blanche à la rose noire », appelant implicitement à une réconciliation qui semble alors hors de portée.

« L’école des blancs » d’Arsène Ex-Lupin
Arsène Ex-Lupin adopte un style plus cinglant et satirique, visant directement le jury blanc du procès de Sumner, qui a acquitté J.W. Milam et Roy Bryant malgré les preuves accablantes. Avec une ironie mordante, il revient sur les circonstances du meurtre : Emmett Till, accusé d’avoir sifflé Carolyn Bryant, fut enlevé, torturé et tué. L’auteur n’épargne ni le cynisme des accusés, affichant un sourire provocateur lors du procès, ni l’opinion publique locale, complice par son silence et sa complaisance.
Ex-Lupin élargit la portée de l’affaire, la présentant comme le symbole d’un racisme institutionnalisé et d’une société prête à tout pour maintenir la suprématie blanche. Il évoque avec un humour noir glaçant la nécessité de conserver les coupables comme des spécimens de « la cruauté et de la connerie humaines », appelant à ce qu’on les expose comme on le ferait pour des espèces en voie de disparition.
L’article dénonce enfin l’indifférence générale face à ce crime, soulignant que la vague d’indignation suscitée ne dépasse guère les frontières du Nord américain, tandis que la ségrégation demeure une réalité omniprésente dans le Sud.

Analyse et portée des deux articles
Ces deux textes, bien que distincts dans leur style, convergent dans leur dénonciation implacable du racisme et de la violence systémique aux États-Unis. Morvan Lebesque adopte une tonalité grave et émouvante, interpellant les consciences, tandis qu’Arsène Ex-Lupin manie l’ironie pour exposer l’absurdité et l’inhumanité de la situation.
Le traitement journalistique du Canard enchaîné, par ces deux plumes, témoigne de la résonance mondiale qu’eut le meurtre d’Emmett Till, devenu un catalyseur du mouvement des droits civiques. Ces articles dénoncent non seulement l’injustice américaine, mais pointent également la responsabilité collective face à la violence raciale.

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Conservation

Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière

Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie

le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température

la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Stockage

Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

 

L’évolution du format* du Journal

   De 1916 à 1921 :                                     31 X 43 cm - 4 pages -

   De 1921 à 1940 :                                    37 X 54 cm - 4 pages** -

   De 1944 au 17 mars 1948 :                 30 X 43 cm - 4 pages** -

   Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964  : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -

   Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -

   Du 17 février 1988 à 2005 :               36 X 58 cm - 8 pages -

*hors numéros spéciaux

** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...