N° 1825 du Canard Enchaîné – 12 Octobre 1955
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Après l’Olympia de Georges Brassens.
Cet article intitulé « Le Gorille et le Pou », signé René Fallet et publié dans Le Canard enchaîné du 12 octobre 1955, est une défense chaleureuse et caustique de Georges Brassens, poète-chanteur devenu une figure incontournable de la scène musicale française. René Fallet, proche de Brassens et admirateur de sa plume, répond ici à certaines critiques, notamment celles de Maurice Ciantar, qui s’indignait du succès populaire de l’artiste.
Fallet plante le décor : Georges Brassens entre en scène, accompagné de sa contrebasse et de son fidèle musicien Pierre Nicolas, traînant une allure discrète mais imposante. Dès l’entame, Fallet rappelle avec humour que le public ne vient pas assister à un quelconque « défilé de mannequins » mais bien écouter un artiste authentique, dépourvu de prétention.
L’image de Brassens reste fidèle à sa légende : humble, attaché à sa chaise, observateur plutôt que participant à la gloire. Tandis que d’autres photographient leur succès, Brassens boit son verre « du côté des électriciens », image qui symbolise sa proximité avec le peuple et son refus des artifices du vedettariat. Il défend avec vigueur l’authenticité de Brassens, qui reste fidèle à lui-même, loin des compromis et des conventions.
L’article est aussi un vibrant hommage à la poésie de Brassens, qualifiée de tendre et universelle. René Fallet cite plusieurs extraits de chansons, parmi lesquelles Auprès de mon arbre et Testament, pour illustrer la richesse et la profondeur du répertoire de l’artiste. Brassens y apparaît comme un poète capable de sublimer les sentiments les plus simples, tout en conservant une irrévérence propre à son caractère.
En contrepoint, Fallet raille une certaine bourgeoisie littéraire, représentée par Ciantar, qui ne supporte ni le langage cru ni la liberté de ton du chanteur. Il évoque avec ironie une « Marie-Chantal mâle », outrée par la chevelure et le pantalon de Brassens, et tourne en dérision cette indignation face à des paroles que lui considère comme de la « civilité poétique ».
René Fallet conclut en soulignant que Brassens, loin de ses détracteurs, reste ancré dans le bon sens populaire et la vérité poétique. Avec son style moqueur et affectueux, il rappelle que le succès de Brassens repose sur une sincérité et une proximité qui échappent à ceux qui s’accrochent à une vision élitiste et figée de la poésie.
Cet article est un exemple parfait du soutien indéfectible de René Fallet à Georges Brassens, dont il admirait à la fois l’homme et l’artiste. À travers une critique mordante de ses détracteurs, Fallet célèbre l’authenticité, l’humour et la tendresse d’un poète devenu la voix de « ceux d’en bas », sans jamais perdre son esprit libre.
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Conservation
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière
Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie
le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température
la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Stockage
Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
L’évolution du format* du Journal
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages** -
De 1944 au 17 mars 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages** -
Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964 : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -
Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -
Du 17 février 1988 à 2005 : 36 X 58 cm - 8 pages -
*hors numéros spéciaux
** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...