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N° 3 du Canard Enchaîné – 19 Juillet 1916

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L’article « Le Double Poison » publié dans Le Canard Enchaîné le 19 juillet 1916, rédigé par Victor Snell, est une satire vigoureuse qui attaque les tentatives législatives de revenir sur les réformes sociales obtenues durant la guerre, notamment l’interdiction de l’absinthe et le non-paiement des loyers.
L’auteur commence par souligner que la guerre, malgré ses nombreux maux, a conduit à des réformes bénéfiques. L’interdiction de l’absinthe, un alcool fort associé à de nombreux problèmes de santé et sociaux, est mise en parallèle avec la suspension du paiement des loyers, une mesure d’urgence pour aider ceux qui souffrent financièrement pendant le conflit.
Snell avertit ses lecteurs des tentatives de certains politiciens, en particulier le sénateur Chéron, de revenir sur ces réformes. Bien que personne n’oserait proposer ouvertement de réintroduire l’absinthe, Chéron, par son rapport au Sénat, cherche à rétablir l’obligation de payer les loyers, même si cela se fait de manière progressive et subtile.
L’auteur critique la logique derrière ces propositions. Il se moque de l’argument selon lequel la guerre ne durera pas éternellement et que les propriétaires doivent être payés à nouveau. Comparant la situation aux buveurs d’absinthe qui ont survécu sans leur breuvage préféré, Snell soutient que les propriétaires n’ont pas souffert de ne pas recevoir leurs loyers et que cela est devenu une simple question d’habitude.
L’article met en avant l’idée que l’intérêt général doit prévaloir sur l’intérêt privé, surtout en temps de crise. Il souligne que les locataires, bien plus nombreux que les propriétaires en France, doivent être protégés. Les propriétaires sont déjà riches, et donc il n’y a pas de raison de les favoriser davantage.
Snell se moque de la rhétorique de Chéron, qui prétend discuter d’autre chose, mais dont le véritable but est de revenir aux anciennes pratiques. L’article appelle à la résistance contre de telles tentatives de retour en arrière et exhorte la presse et le public à se défendre contre ces propositions régressives.
En conclusion, Snell paraphrase le sénateur du Calvados en détournant son appel à « serrer les rangs » pour soutenir les propriétaires, en un cri de ralliement pour la majorité des citoyens français : « Serrons les rangs », mais pour défendre les acquis sociaux obtenus pendant la guerre. L’article se termine sur une note de défi et de solidarité, affirmant que la majorité du pays soutiendra cette cause.

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Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux