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N° 662 du Canard Enchaîné – 6 Mars 1929

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Colonisation, par Pierre Scize –

La France connut deux empires coloniaux. Le premier, issu des conquêtes monarchiques à partir du XVIème siècle, perd, au profit de l’Angleterre, une grande partie de ses territoires (la Nouvelle-France notamment, soit presque la moitié du continent nord-américain !), suite à la guerre de Sept Ans (1756-1763). Il disparaît presque entièrement sous le Premier Empire, avec la vente de la Louisiane en 1803. A l’origine, il s’agissait de rivaliser avec le puissant empire austro-espagnol, d’une part, et de propager la foi chrétienne d’autre part.

Le second se constitue à compter de 1830 et s’achève en 1962, composé surtout de régions d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. A son apogée, en 1939, il s’étend sur ~ 12 millions de km2 (soit 22 fois la superficie de la France métropolitaine), où vivent près de 70 millions de personnes. Il s’appuie, particulièrement sous le régime républicain, sur l’idée de « mission civilisatrice », ce qui signifie imposer à ces populations non-européennes, qualifiées de païennes, de sauvages ou de barbares, une langue, des lois, des institutions, des mœurs du pays civilisé (et civilisateur).

Le Canard enchaîné a dénoncé sans relâche le colonialisme, quelle qu’en soit la raison ou la forme. Ainsi, dans ce numéro 662 du 6 mars 1929, Pierre Scize (1894-1956) signe un long article sur les crimes et méfaits de la colonisation. Il évoque « Terre d’ébène », ouvrage d’Albert Londres qui vient de paraître et dont le sous-titre, « la traite des noirs », est sans équivoque, critiquant les maltraitances infligées aux populations locales et la forte ségrégation raciale qui y règne. « Il faut lire le livre de Londres. Il a du sang presque à toutes les pages. Il fait monter le rouge au front de ses lecteurs. Il étreint le cœur. On y voit de quels sacrifices se paye l’établissement en Afrique d’un fantôme de civilisation. On y entend gémir le noir sous la chicotte. On entend les râles des tireurs de bois. On perçoit le halètement des porteurs sur les pistes ». À un administrateur colonial, dégoûté et honteux, qui lui avait confié : « C’est affreux. Mais avant la conquête, c’était pire. La traite, l’esclavage, la fantaisie des tyranneaux de village, les féticheurs, les cruels despotes […] qui massacraient impunément la population, l’anthropophagie, les supplices, les crimes rituels, la maladie, la saleté, tout s’acharnait sur ces misérables. Ne croyez pas que nous ayons transformé un eden en enfer. Ça n’est pas vrai. Nous avons, de l’enfer, fait un purgatoire », Scize répond en conclusion de son article : « Voire ! Et quand cela serait ! Au nom de quelle mystique avons-nous remplacé le traitant par le concessionnaire, le féticheur par le chaouch, le crime rituel par les travaux forcés, et les dieux sacrificateurs par les conseils d’administration ? ».

N’oublions pas que, de 1877 à 1937, à Paris, au Jardin d’acclimatation, on a parqué et exhibé, dans des cages ou des enclos, des êtres humains venus d’ailleurs. Un zoo humain, contribuant à la propagation d’idées reçues sur le « sauvage », légitimant l’ordre colonial et popularisant la théorie et la hiérarchie des races et le concept de peuples « inférieurs ».

SP

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Rupture de stock

Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.

Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.

Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.

Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.

Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.

Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.

Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.

Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.

Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.

Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.

L’évolution du format du Journal dans l’histoire :

De 1916 à 1921 :                          31 X 43 cm - 4 pages -

De 1921 à 1940 :                          37 X 54 cm - 4 pages -

De 1944 à 1948 :                          30 X 43 cm - 4 pages -

Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.

Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :

De 1948 à 1957 :                          38 X 60 cm - 4 pages* -

De 1957 à 1966 :                          38 X 60 cm - 6 pages* -

De 1966 à 1987 :                          38 X 60 cm - 8 pages* -

De 1988 à 2004 :                          36 X 58 cm - 8 pages* -

*hors numéros spéciaux