N° 723 du Canard Enchaîné – 7 Mai 1930
59,00 €
« Sidi Gastounet chez les Teurs » – par de La Fouchardière
Sous la plume sarcastique de La Fouchardière, ce billet fait le portrait d’une Algérie coloniale fantasmée et ornée de clichés exotiques. Il s’agit d’une satire délibérée sur la visite de Gaston Doumergue, président de la République française, dans une Algérie perçue à travers le prisme de l’imaginaire orientaliste. L’auteur se moque des prétentions républicaines d’un événement ostensiblement mis en scène pour glorifier la colonisation, tout en soulignant les absurdités des discours officiels. L’humour grinçant révèle une critique féroce de l’hypocrisie politique, à travers un ton très enlevé et des caricatures verbales jubilatoires.
« La France, proclame M. Chiappe, est le pays de la mesure » – par Drégérin
Dans cet article, Drégérin décortique avec ironie le discours de Jean Chiappe, préfet de police de Paris, qui se présente comme l’incarnation de la mesure et de l’équilibre. L’auteur raille cette affirmation en montrant les contradictions et les excès de l’action préfectorale, notamment dans la répression des mouvements sociaux. L’ironie mordante de Drégérin démontre comment les institutions érigent leurs propres dérives en modèle de vertu. Le texte regorge d’images cocasses et de formules très imagées, rendant la satire à la fois efficace et savoureuse.
« L’Algérie tout entière se lève pour acclamer M. Doumergue » – par Jules Rivet
Jules Rivet prend le contre-pied des dithyrambes officiels qui entourent la visite de Gaston Doumergue en Algérie. Il dépeint une mise en scène parfaitement orchestrée, où chaque élément — des décorations aux discours — semble calculé pour flatter l’égo présidentiel. L’article joue sur la surenchère de flatteries pour mettre en évidence le caractère artificiel et complaisant de l’événement. Rivet s’emploie à dégonfler cette bulle d’autosatisfaction avec un humour pince-sans-rire, en épinglant à la fois les acteurs de cette farce et les spectateurs qui s’en accommodent.
Ces articles, par leur verve et leur esprit critique, reflètent une époque où le Canard enchaîné était déjà une vigie acérée face aux dérives du pouvoir et aux illusions qu’il cherchait à imposer. Les signatures de La Fouchardière, Rivet et Drégérin s’imposent ici comme des modèles d’une satire sociale et politique à la fois percutante et lumineuse.
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Rupture de stock
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière : obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie : le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température : la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Tous les numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page...). A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisé pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
Certains numéros parmi les plus anciens sont archivés pleine page dépliée. La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
L’évolution du format du Journal dans l’histoire :
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages -
De 1944 à 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages -
Quelques très rares numéros sur 2 pages entre 1939 et 1945, impactés par la censure.
Le Canard ne retrouve son format d'avant-guerre qu'en 1948 :
De 1948 à 1957 : 38 X 60 cm - 4 pages* -
De 1957 à 1966 : 38 X 60 cm - 6 pages* -
De 1966 à 1987 : 38 X 60 cm - 8 pages* -
De 1988 à 2004 : 36 X 58 cm - 8 pages* -
*hors numéros spéciaux