Jean Galtier-Boissière – Né le 26 décembre 1891 à Paris, mort le 21 janvier 1966 à Paris ; pacifiste ; journaliste, écrivain ; fondateur et directeur du Crapouillot (1915-1965).
Au lendemain du 6 février 1934, Galtier-Boissière entrait au Canard enchaîné (auquel il avait collaboré pour la première fois en 1922) après la démission de La Fouchardière.
Les convictions pacifistes et antistaliniennes de Galtier-Boissière le conduisirent à démissionner en 1937 du Canard enchaîné. Galtier avait donné sa démission une première fois le 10 septembre 1936 (à la suite d’un article de Pierre Bénard qui critiquait violemment la politique de L. Blum en Espagne), puis il avait publié dans le Canard du 16 septembre un article où il dénonçait — nous dit-il dans ses Mémoires d’un Parisien — le « bellicisme stalinien ». L’Humanité faisait campagne contre lui allant jusqu’à l’accuser d’être un sympathisant hitlérien (« Une Oie chez les Canards », 17 septembre 1936).
Galtier continua cependant à écrire dans le Canard, Maurice Maréchal, directeur de l’hebdomadaire s’étant engagé à continuer de le publier. À l’automne 1936 et au début de 1937, Galtier put donc saluer le Retour de l’URSS de Gide et dénoncer les purges staliniennes en URSS. Cependant à la suite des différends avec Maréchal et d’une violente campagne de L’Humanité, Galtier donna définitivement sa démission de l’hebdomadaire satirique (7 juillet 1937) qui ne publia d’ailleurs pas sa lettre de démission (voir le Crapouillot, novembre 1938).
Source : le Maitron
(…) Rentré à Paris le 15 août 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, ses sympathies vont vers les Alliés, les gaullistes, les Juifs mais elles restent platoniques. L’universitaire israélien Simon Epstein considère qu’après la Seconde Guerre mondiale, les écrits de Jean Galtier-Boissière, « observateur avisé des vies politique, sociale et littéraire », contribuèrent à maintenir la mémoire des parcours occultés de nombreuses personnalités.
En particulier, ses textes fourmillent de références sur les parcours des antiracistes devenus hitlériens, par exemple dans son Dictionnaire des girouettes. Il règle en particulier ses comptes avec Le Canard enchaîné, dont nombre de journalistes qui l’avaient accusé de tiédeur face au fascisme ont sympathisé avec la Collaboration : « Quelques années ont passé, la guerre est venue et j’ai refusé de faire reparaître le Crapouillot sous l’Occupation. Que sont devenus par contre les purs du Canard ? Si Pierre Bénard ne s’est pas mouillé, André Guérin est aujourd’hui le rédacteur en chef de L’Œuvre de Marcel Déat où il a retrouvé La Fouchardière, mis à la porte par Maréchal et l’objecteur de conscience René Gérin. Auguste Nardy, gérant du Canard, signe dans la même feuille des reportages du plus mauvais aloi. Pedro dessine à Je suis partout. Quant à Jules Rivet, le grand indépendant à lavallière, l’anar des anars, ce brave Jules qui pendant vingt ans a vitupéré la grande presse pourrie… il a un contrat au Petit parisien. Oh pas celui des infâmes capitalistes Dupuy, mais Le Petit Parisien des hitlériens Jeantet et Laubreaux, le plus emboché des journaux boches de Paris Journal ». (…)
Source: Wikipédia