Paul Couturier, connu sous le pseudonyme de Paul Vaillant-Couturier, né le 8 janvier 1892 à Paris et mort le 10 octobre 1937 dans la même ville, est un écrivain, journaliste et homme politique français. Il a participé à la fondation du Parti communiste français. Il est député de la Seine de 1919 à 1928 et de 1936 à 1937 et maire de Villejuif de 1929 à 1937. Il est rédacteur en chef de L’Humanité de 1926 à 1929 et de 1935 à 1937.
Né le 8 janvier 1892 à Paris dans une famille d’artistes lyriques (sa mère, Marguerite Vaillant, dont le nom de scène était Vaillant-Couturier, était une cantatrice célèbre entre 1890 et 1900), Paul Vaillant-Couturier grandit dans le 16e arrondissement de Paris, fait sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly et poursuit ses études jusqu’à la licence d’histoire, suivie d’un doctorat en droit ; mais il n’exerce ensuite comme avocat qu’à de très rares occasions, en 1924, une première fois, et en 1930, lorsqu’il est en froid avec le Parti communiste français (PCF), et n’a pas d’autres moyens de subsistance.
Ses premières ambitions sont littéraires et artistiques. Il participe à la revue anarchisante Les Actes des poètes, de Roger Dévigne, avec Albert-Jean, René Bizet et Monique, revue créée en décembre 1909, et comportant 12 numéros. Il écrit en 1912 et 1913 un recueil de poèmes (publié aux Éditions du Temps présent, une maison d’édition chrétienne), La Visite du berger, et deux pièces de théâtre, jouées en province. Avec L’Auréole, un poème consacré à la conversion du père de l’église saint Augustin, mis en musique par une vieille gloire musicale, Édouard Trémisot, il s’essaie également à l’opéra. Celui-ci sera joué à Nice en 1913.
À la même époque, il se consacre aussi à la peinture, et expose avec son ami Jean d’Espouy des aquarelles au Salon des artistes français. En mars 1930, une deuxième exposition montre une quarantaine de toiles réalisées pour partie lors de ses emprisonnements en 1928 et 1929.
Il participe à la Première Guerre mondiale durant toute la durée du conflit (il est démobilisé en octobre 1918). Entré dans la guerre dandy et croyant, il en sort pacifiste et socialiste. Bachelier, il est mobilisé en 1914 comme deuxième classe dans l’infanterie où il sert jusqu’en 1916 ; puis, ayant décidé de changer d’arme, il entre dans l’artillerie d’assaut et termine la guerre comme sous-lieutenant. Pendant la guerre de tranchées qu’il vit sur le front en Champagne, il est blessé une première fois par un éclat d’obus en septembre 1915, au début de la grande offensive de Champagne. Il l’est une seconde fois en juillet 1918, par les gaz, à bord de son char. Ces faits d’armes, dont il ne se vantait pas, lui ont inspiré des pages assez critiques et sombres dans son livre Lettres à mes amis paru en 1919.
Le pacifisme qu’il manifeste à partir de 1916 à travers des articles de presse dans les différents journaux pacifistes proches de la Section française de l’Internationale ouvrière et des milieux anarchisants, est sanctionné par la hiérarchie militaire in extremis le 2 novembre 1918 par 30 jours de forteresse. Les paroles de La Chanson de Craonne ont été retranscrites et publiées par Vaillant-Couturier dans son livre La Guerre des soldats, publié avec son ami Raymond Lefebvre. Cette chanson, chantée par les soldats sur le front, puis peut-être par les mutins lors des événements d’avril-juin 1917, interdite par le commandement, est devenue ensuite l’un des grands hymnes du pacifisme.
Pour ses faits d’armes, il reçoit plusieurs distinctions, cinq citations à l’ordre de l’armée, la médaille militaire (dont il s’en veut immédiatement de l’avoir acceptée) et la Croix de guerre 1914-1918, mais non la Légion d’honneur contrairement à ce qui est parfois écrit.
En décembre 1916, à la suite de son ami Raymond Lefebvre, il adhère à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Son expérience de journaliste se réduit alors à quelques participations à des revues de jeunes artistes du début du siècle.
Avec Henri Barbusse et Raymond Lefebvre, en 1917, il crée l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) puis, en 1919, Clarté, une revue et un groupement qui cherchent à regrouper des membres des professions intellectuelles et artistiques dans l’esprit de l’appel de Romain Rolland, Au-dessus de la mêlée. Dans les deux cas, il s’agit d’organiser des hommes et des femmes en marge et au-dessus des partis politiques et des associations existantes au nom de la paix des peuples à construire.
En janvier 1917, il entre à la rédaction du Canard enchaîné où il se lie d’amitié avec Henri Béraud et Roland Dorgelès. De sa collaboration naît sa rubrique « Les vers s’y mettent », où il décoche des épigrammes et bouts rimés à l’adresse de personnalités en vue ou d’institutions. Les 18 et 25 juin 1919, sous le titre « De l’inutilité du poilu pendant la guerre », il se livre dans ce journal à une analyse à chaud de la guerre et dénonce la paix « impérialiste » et belligène que les chancelleries vont imposer à l’Allemagne. Il développe aussi le thème d’un « poilu imaginaire », fabriqué de toutes pièces par l’arrière et celui de la fraternité d’armes entre adversaires ayant vécu les mêmes souffrances. Après la guerre, il quitte le Canard enchaîné. Il est aussi au même moment l’un des collaborateurs de La Vérité de Paul Meunier, du Journal du Peuple et du Populaire de Paris, dirigé par Jean Longuet, comme d’autres jeunes journalistes de talent tels qu’Henri Béraud. Il entre ensuite, en 1920 seulement, à L’Humanité lorsque commence dans les rangs de la SFIO la bataille pour l’adhésion à la IIIe Internationale.
Source: Wikipédia